On peut lire dans : Le vitrail dans le Pas-de-Calais de 1918 à 1939, édité par le Conseil général du Pas-de-Calais que : « …si l’on excepte les vitraux Art déco en place par Louis Barillet (1880-1948) à l’église Saint-Joseph de Calais en 1924-1925, le vitrail moderne fait son apparition dans le département en 1929… ».
L’église Saint-Joseph de Calais de style Art déco, bénie en 1924 (mais jamais terminée), est une œuvre de Roger Poyé (1885-1858) qui se situe dans le quartier du Petit Courgain, à l’est de Calais. La création de cette paroisse fait suite à une augmentation de la population liée à l’implantation de nouvelles usines.
Les vitraux
Louis Barillet y a réalisé huit vitraux.
Deux vitraux comportent un médaillon dans lequel est représenté un épisode tiré de l’évangile de Saint-Luc : la parabole du bon Samaritain et celle du retour du fils prodigue.
La composition de ces vitraux est originale : perspective audacieuse, couleurs saturées avec une grande liberté dans leur choix. La grisaille permet de donner du volume et de renforcer l’expression des visages.
Dans le chœur où l’on peut voir trois vitraux contigus, Louis Barillet a choisi de représenter des instruments de la Passion : couronne d’épines et clous ainsi que la croix, le chrisme, le calice et l’hostie. Dans des médaillons, deux extraits du Psaume 36 [1] sont inscrits : « la bouche du juste murmurera la sagesse » et « La loi de son Dieu dans son cœur ».
Enfin, deux vitraux sur le mur nord du transept représentaient un ange, malheureusement il n’en reste qu’un l’autre ayant été détruit lors d’une tempête.
L’artiste a utilisé des verres soufflés ainsi que des verres imprimés afin de varier le filtrage de la lumière.
Les peintures murales
Dans cette même église, Louis Barillet a réalisé des peintures murales. Dans la coupole, il a représenté l’Agneau mystique avec aux écoinçons les quatre évangélistes.
Beaucoup plus originale, sur le mur est du transept, une autre peinture représente la ville de Calais et ses activités, encadrée par deux anges dont l’un offre une maquette de l’église. Cette fresque au dessin très géométrique et aux couleurs vives est caractéristique de l’Art déco. Elle est d’autant plus intéressante que Louis Barillet n’a réalisé qu’un nombre limité de peintures de ce type.
On y voit le beffroi de l’hôtel de ville actuel, le clocher de l’église Notre-Dame, la Tour du guet et l’ancien beffroi de Calais (détruit pendant la Seconde Guerre mondiale), ainsi que les activités portuaires.
Peinture murale : le beffroi de l’hôtel de ville , le clocher de l’église Notre-Dame, la Tour du guet et l’ancien beffroi
Toujours dans le même style, Barillet a aussi réalisé le chemin de croix.