Vous guettez vos tomates chaque jour en espérant enfin voir apparaître ce beau rouge vif qui annonce la récolte ? Et pourtant, elles restent obstinément vertes… Pas de panique, ce n’est ni un problème de variété, ni un manque d’attention de votre part : c’est tout simplement la météo qui bouleverse leur cycle naturel cette année.
Quand la chaleur bloque la maturation
Pour qu’une tomate passe du vert au rouge, elle doit produire un pigment bien connu : le lycopène. C’est lui qui donne cette couleur caractéristique et qui fait des tomates un aliment riche en antioxydants. Mais la production de ce pigment est capricieuse : elle se fait idéalement entre 21 °C et 29 °C. Au-delà de 30 °C, tout se dérègle.
Concrètement, la tomate entre dans une sorte de pause forcée. Le lycopène n’est plus produit correctement, la coloration stagne et le fruit peut rester vert plusieurs jours de plus. Parallèlement, la plante respire davantage sous l’effet de la chaleur, ce qui détourne son énergie vers la survie au lieu de la maturation des fruits. Résultat : un potager qui semble bloqué, alors qu’il ne s’agit que d’un mécanisme de protection.
Un été trop chaud pour les potagers
Dans certaines régions, notamment au Québec, les jardiniers ont bien remarqué ce phénomène cet été 2025. Des vagues de chaleur caniculaires, avec des températures dépassant les 30 °C plusieurs jours consécutifs, ont perturbé le rythme habituel des cultures. Les plants, stressés par cette météo, ralentissent naturellement leur processus de maturation.
Ce constat n’est pas isolé : selon Environnement Canada, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des épisodes de chaleur est une tendance lourde liée au changement climatique. Et les potagers, comme les grandes cultures, n’y échappent pas.
Que faire pour aider vos tomates ?
La bonne nouvelle, c’est que ce ralentissement est temporaire. Dès que les températures redescendent dans la plage idéale, les tomates reprennent leur évolution et finissent par rougir comme prévu. En attendant, quelques gestes simples permettent de les aider :
- Arroser régulièrement pour éviter le stress hydrique.
- Pailler le sol afin de conserver l’humidité et protéger les racines.
- Créer de l’ombre avec un voile ou une toile pendant les après-midis les plus chauds.
Ces pratiques, souvent recommandées par des organismes comme l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), permettent de protéger les cultures face aux excès de chaleur.
Finalement, si vos tomates semblent jouer les retardataires cette année, inutile de vous décourager. Leur rouge éclatant n’est que différé. Un peu de patience, un arrosoir fidèle et quelques précautions suffiront à retrouver bientôt le plaisir de croquer dans une tomate bien mûre et juteuse.
