A l’occasion de la finale du Top 14, qui a eu lieu le samedi 28 juin au Stade de France, coup de projecteur sur Charles Brennus, enterré à Franconville, père du rugby moderne et fondateur du Bouclier qui porte son nom, soulevé chaque année par le gagnant du championnat de France de la discipline.
C’est le fondateur du rugby moderne. Charles Brennus, de son vrai nom Brennus Ambiorix Crosnier (son père était admiratif des Gaulois), repose au cimetière de Franconville. Son pseudonyme est passé à la postérité car ce maître-graveur a réalisé en 1892 le bouclier de Brennus, qui récompense chaque année le vainqueur du championnat de France de rugby, et sur lequel sont gravés les noms de tous les clubs vainqueurs de la finale du Top 14.
Né à Châteaudun le 30 novembre 1859, Charles Brennus déménage très vite avec ses parents à Paris, car son père est militaire. Devenu maître-graveur rue Chapon, dans le 3e arrondissement de la capitale, il pratique de nombreux sports comme le cyclisme, l’athlétisme et le rugby. En 1895, il fonde même un club consacré au ballon ovale, le SCUF (Sporting Club Universitaire de France), qui existe toujours. Jusqu’en 1914, il mène un travail considérable au sein de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques. Sur les terrains de rugby, il arbitre des matchs d’importance et a un rôle déterminant dans l’organisation des premières rencontres internationales de la discipline. En 1920, il devient président d’honneur de la Fédération française de rugby. Il meurt au Mans, chez sa fille, le 23 décembre 1943. C’est à Franconville, où il vécut jusqu’en 1914 et où sa femme et son fils étaient enterrés qu’il sera inhumé le 4 janvier 1944.
Sa tombe restera pendant 34 ans une modeste pierre dévorée par les herbes folles, avant que la Fédération française de rugby (FFR) ne la rachète et ne la rénove en 1980. C’est Jacques Tapon, joueur et secrétaire du Franconville Rugby Club (FRC) qui a fait le lien avec les instances du rugby : « J’ai appris que la concession arrivait à expiration. J’ai effectué des recherches aux archives départementales de Pontoise pour retrouver ses descendants. J’ai appris qu’il avait une arrière-petite-fille médecin. Nous l’avons sollicitée. J’ai également contacté le SCUF, le club de rugby créé par Brennus. Comme j’étais également membre du CIFR (Comité d’île-de-France de rugby), je côtoyais son président, Bernard Lapasset. Nous avons ainsi fait les démarches pour que la tombe soit remise en état conjointement avec la FFR, le CIFR, le club et la mairie de Franconville. Son inauguration en 1981 a eu lieu en présence de nombreux représentants du rugby français », explique-t-il. Une réplique du fameux Bouclier a été installée sur la pierre tombale. Elle est accompagnée de l’inscription suivante, en lettres dorées : « Charles Brennus, père du rugby français ».
Jacques Tapon possède de nombreux trésors liés à ce dernier : acte de naissance, photos d’époque, emplacement exact de sa demeure franconvilloise…
« Pour nous, Charles Brennus, c’est la représentation du rugby moderne. Marc Schweitzer, notre président, a été enterré il y a un mois dans le même cimetière. Il repose donc non loin de lui, ils pourront continuer à parler rugby… », conclut Boris Schneerson, le secrétaire du Parisis Rugby Club.
Il y a deux ans, la Ligue d’île-de-France de rugby avait lancé un appel aux dons pour la création d’une sculpture (comme deux bras qui brandissent le trophée) réalisée par le sculpteur Thierry Courtadon. « Elle est actuellement en cours de finalisation, et devrait être installée à la rentrée », précise Thierry Allièsse, le président de la ligue régionale de rugby. « Avec le SCUF, nous souhaiterions dorénavant organiser une cérémonie d’hommage à Charles Brennus tous les ans, sur le modèle de ce que font les anglo-saxons », ajoute-t-il.
Bouclier de Brennus
D’une hauteur d’1 mètre de haut pour 75 centimètres de large, Le bouclier de Brennus est composé d’un disque de cuivre de 52 centimètres de diamètre, fixé sur une planche en bois. Les motifs de sa décoration sont des pommes Calville, les fruits préférés de Louis XIV !