La généralisation de la pause numérique au ralenti - Départements de France - AF

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Manque de moyens, de place, de temps: la ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne, a souhaité une généralisation de la « pause numérique » au collège, mais cette injonction risque d’être peu suivie sur le terrain pour le moment.

La ministre a répété mercredi lors de son discours de rentrée qu’elle souhaitait lutter contre « le fléau de la surexposition aux écrans » et les dégâts du « cyber-harcèlement » en généralisant le dispositif « Portable en pause » au collège.

Dans l’académie de Paris, à l’approche de la rentrée, il était difficile de trouver un collège qui ait fait l’acquisition de casiers ou autres pochettes pour mettre les précieux portables sous clé. « Le déploiement du dispositif débute tout juste », a commenté pour sa part le rectorat de Créteil, interrogé par l’AFP.

Le téléphone est déjà interdit par une mesure de 2018, mais celle-ci peine parfois à être respectée. Le dispositif « portable en pause » vise à renforcer son application en contraignant les élèves à le laisser pendant les cours dans des casiers, mallettes ou pochettes.

Cette mesure s’accompagne de la suspension de la mise à jour des outils numériques comme Pronote les soirs et week-end a également annoncé la ministre.

« Déjà expérimenté dans plus d’une centaine de collèges pendant l’année scolaire 2024-2025, ce dispositif a eu des effets positifs significatifs sur le climat scolaire et la disponibilité des élèves aux apprentissages », fait valoir le ministère sur son site.

– « Ne pas se mentir » –

La généralisation de la « pause numérique » avait été annoncée par l’ex-ministre Nicole Belloubet l’an dernier puis reprise en avril par Elisabeth Borne qui veut sa mise en vigueur partout à partir de cette rentrée et d’ici à la fin de l’année calendaire.

Mais l’association Départements de France jugeait dans un communiqué le mois dernier que cette mesure « ne doit pas se faire de manière générale et imposée ».

« Le financement ne peut reposer exclusivement sur les conseils départementaux », insiste l’association mais le ministère n’a prévu aucune contribution financière à ces équipements.

« Chaque conseil départemental garde le choix de financer cette mesure selon les modalités qu’il décidera » et « il revient à l’établissement, sur ses fonds propres, de se doter d’équipements s’il le désire », précise Départements de France.

Sachant que les budgets des établissements sont serrés, ils sont peu à se précipiter pour acheter les fameux casiers ou autres pochettes de stockage.

« Il ne faut pas mentir, il ne faut pas dire aux gens que ça va se passer, je pense qu’il y a plein d’endroits où rien ne va changer », affirme Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Buffon à paris et secrétaire général du SNPDEN-Unsa, le syndicat des chefs d’établissements.

S’il approuve l’idée que « moins les élèves utilisent leurs téléphones, mieux on se porte », il met en avant un « principe de réalité: +Ca n’est ni techniquement possible dans plein d’endroits, ni matériellement ni humainement+.

Départements de France recense « un à deux collèges par département (qui) ont fait savoir leur volonté de s’équiper » dans le cadre de ce dispositif, « mais il ne semble pas y avoir de réel besoin pour la quasi-totalité des plus de 5.000 collèges publics français ».

Certains établissements comme la Cité scolaire François-Villon à Paris ont fait le choix de l’éducation avec une charte à approuver par les élèves, un effort de sensibilisation des parents pour décourager l’achat des smartphones avant la 4e au moins.

Source AFP

Recapiti
Téa Bazdarevic