Whiplash de Damien Chazelle : un film avec du jazz, du sang et des larmes ! - CulturAdvisor

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La critique unanime le dit, Whiplash, c’est le Full Metal Jacket de la musique jazz. Il y a là les même bordées d’insultes postillonnantes, les humiliations individuelles, des sévices physiques, du terrorisme collectif, le sadisme du maitre, avec l’objectif ou l’excuse de conduire l’élève au dépassement de soi, et donc à la maitrise absolue de son art… Whiplash de Damien Chazelle avec Miles Teller et J. K. Simmons : un film avec du jazz, du sang et des larmes !

L’apprentissage ne se mesure pas qu’à l’aune de la dextérité d’exécution

Mais ce qui est (peut-être) vrai pour les militaires, devient vite grotesque appliqué à la musique. Bien sûr, la musique demande des efforts parfois surhumains pour accéder à la virtuosité de l’instrument, mais pourquoi nier qu’il y a aussi de la passion, du plaisir de jouer et souvent du génie. Ainsi, l’apprentissage ne se mesure pas qu’à l’aune de la dextérité d’exécution, sous le regard de quelques professeurs, gardiens du dogme.

Whiplash de Damien Chazelle : un film avec du jazz, du sang et des larmes !

Le sommet du niais scénaristique

Et puis, on atteint le sommet du niais scénaristique, quand notre jeune batteur immature s’amourache de la marchande de pop-corn du cinéma (où il va avec son père…), à laquelle il déclare, après l’avoir invitée à manger une pizza, qu’il ne peut l’aimer car il n’aime que sa batterie…

On passe à coté du sujet

Dommage, car le film ne manque pas de génie dans son esthétique et sa direction d’acteurs. Ainsi, ce qui le rend insupportable, c’est ce point de vue du narrateur sur la relation maître/élève tel que la raconte le film : en fabriquant un conte de fée où le jeune batteur-esclave finit par se surpasser, sous les yeux satisfaits de son maitre, dans un solo de batterie d’anthologie. Dès lors, on passe à coté d’un sujet sans doute plus fort et plus passionnant sur la perversion du rapport d’autorité, la soumission et le dépassement de soi (traité finalement avec plus de subtilité dans un film comme Black Swan).

C’est la différence entre Stanley Kubrick et Damien Chazelle. Dommage…

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Par Gérard Poitou. MagCentre.

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