Redécouvert au XXᵉ siècle, le Lorrain Georges de La Tour (1593-1652) s’est affirmé comme un maître du clair-obscur. Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, le Musée Jacquemart-André Paris offre une première grande exposition en France depuis 1997, intitulée Georges de La Tour – Entre ombre et lumière. Une trentaine d’œuvres majeures, issues de collections publiques et privées de France et de l’étranger, sont réunies dans une scénographie contemplative où silence et émotion se répondent. Ce parcours enrichissant invite le visiteur à explorer avec finesse la spiritualité diffuse de scènes de genre, de figures pénitentes ou de Nativités universelles, comme Le Nouveau-Né ou La Madeleine pénitente. C’est l’occasion rare de plonger dans l’univers d’un peintre discret, qui transcende l’ordinaire par la profondeur de son regard.
Un peintre de l’ombre révélé à la lumière
Né en mars 1593 à Vic-sur-Seille, en Lorraine, dans une famille de boulangers, Georges de La Tour est le deuxième d’une fratrie de sept. Sa carrière est marquée par un drame : en 1638, un incendie lors de la Guerre de Trente Ans détruit son atelier et une partie de ses œuvres, le contraignant à s’installer à Nancy. En 1639, Louis XIII le nomme peintre ordinaire du Roi, reconnaissant ainsi sa valeur. Dès lors, il réside au Louvre et reçoit des commandes prestigieuses.
Les tableaux de La Tour sont rares. Ainsi, moins d’une quarantaine d’œuvres authentifiées subsistent aujourd’hui. Il est surtout connu pour ses scènes nocturnes éclairées à la bougie. Des oeuvres d’une intensité dramatique unique, qui révèlent une spiritualité silencieuse, où le moindre geste devient poème lumineux. Ses sujets – Saint Pierre, Madeleine, figures populaires – sont traités avec naturalisme, sobriété et émotion retenue. Tombé dans l’oubli après sa mort en 1652, son œuvre est redécouverte au début du XXᵉ siècle notamment grâce à l’historien d’art Hermann Voss, et s’impose désormais comme incontournable du Grand Siècle.
Un parcours immersif
Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, le Musée Jacquemart-André consacre à Georges de La Tour une rétrospective inédite en France depuis 1997. Le titre Entre ombre et lumière résume la vision artistique de l’exposition : une immersion dans l’univers clair-obscur de l’artiste.
Une trentaine d’œuvres – peintures et dessins – provenant de collections publiques et privées de France et de l’étranger, sont rassemblées dans cet écrin élégant qu’offre Jacquemart-André. Parmi les pièces phares figurent Le Nouveau-Né (musée des Beaux-Arts de Rennes) et La Madeleine pénitente (National Gallery of Art, Washington), sous une scénographie intimiste et méditative.
Le musée, ouvert tous les jours de 10 h à 18 h (nocturnes certains jours), encourage une découverte en douceur, à l’écoute des subtilités de la lumière. La réservation est fortement recommandée en raison de l’engouement prévisible. Enfin, des conférences (ex. « Georges de La Tour, réalisme et spiritualité », en octobre 2025) offrent des approfondissements passionnants.
À découvrir en famille
Cette exposition convient particulièrement aux enfants et peut enrichir les programmes de l’Éducation nationale, selon les cycles.
Cycle 2 (CP-CE2, environ 6-9 ans)
Les enfants peuvent observer la façon dont la lumière guide le regard. Mais également comprendre les émotions des personnages (ex. la douceur maternelle dans Le Nouveau-Né). Sans oublier de réfléchir à ce qu’exprime une image silencieuse. Cela complète idéalement les activités autour du schéma narratif en Éveil culturel ou des émotions en EMC.
(CM1-6e, 9-12 ans) Cycle 3
L’exposition permet d’approfondir la technique du clair-obscur. L »occasion de comparer les contrastes forts entre ombre et lumière. Cela trouve sa place dans l’enseignement d’Histoire des arts. Les enfants peuvent analyser comment La Tour transcende une scène ordinaire pour suggérer une dimension spirituelle ou psychologique, soutenant les compétences d’analyse visuelle et d’interprétation.
Collège (5e, 12-13 ans)
À ce niveau, l’exposition offre un point d’appui pour un travail interdisciplinaire entre histoire, arts plastiques et français. L’occasion de rédiger une courte description poétique d’une œuvre. Mais également de réfléchir à la symbolique de la lumière ou travailler sur le contexte historique (caravagisme, XVIIᵉ siècle, redécouverte). Les conférences ou médiations proposées par le musée pourraient alimenter un projet de classe.
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Hakim Aoudia.
