Le 25 septembre 2025, aux Halles de la Cartoucherie à Toulouse, les 15es Rencontres des conseils de développement se sont ouvertes sous le signe de la vigilance démocratique et de l’enthousiasme citoyen. Devant élus, membres de conseils et acteurs associatifs, Bruno Arbouet, co-président de la Coordination nationale des Conseils de développement (CNCD), a donné le ton de ces journées de travail collectif.
Un contexte politique et démocratique préoccupant
Dès les premiers mots, Bruno Arbouet a replacé l’événement dans « l’air du temps » : crises aux frontières, défiance envers les représentants, absence de projet collectif. Selon lui, la démocratie traverse une période où elle est perçue moins comme un idéal désirable que comme un système défaillant. « La démocratie de par le monde va mal », a-t-il résumé, mettant en garde contre les tentations illibérales.
Les conseils de développement comme « lueurs d’espoir »
Face à ce climat anxiogène, il a défendu le rôle des conseils de développement comme espaces de résistance et de confiance : « Des petites lueurs d’espoir et de confiance allumées pour dire envers et contre tout notre optimisme, notre enthousiasme. » Pour lui, les Codev incarnent l’énergie citoyenne, indispensable pour revitaliser la démocratie locale.
Une menace politique écartée, mais révélatrice
Revenant sur les débats récents autour de la possible suppression de l’obligation de créer un conseil de développement, Bruno Arbouet a dénoncé une « fable » dénuée de sens, qui révèle au mieux le désarroi des responsables politiques, au pire un « mépris vis-à-vis de la parole citoyenne ». Les Codev, a-t-il rappelé, renforcent au contraire la confiance dans les élus en articulant démocratie représentative et contributive.
Pour une démocratie continue
Au-delà de la défense institutionnelle, le discours a insisté sur un changement d’époque : les citoyens veulent désormais « intervenir et se faire entendre dans la durée entre deux rendez-vous électoraux ». Le rôle des conseils de développement est précisément d’incarner cette « démocratie continue » qui, selon lui, densifie le lien démocratique et nourrit la cohésion sociale.
S’inspirant des analyses de Pierre Rosanvallon, il a insisté sur la mission essentielle des Codev : « raconter la vie des gens, leurs souffrances, leurs colères, mais aussi leurs attentes, leurs projets, leurs désirs. »
Une ouverture sous le signe de la confiance
En conclusion, Bruno Arbouet a appelé à « déconfiner politiquement notre pays » en reconnaissant la compétence citoyenne. Un appel lancé avec énergie et bonne humeur, fidèle à l’esprit des conseils de développement, avant de déclarer ouvertes ces quinzièmes rencontres.
