Film : Birdman d'Alejandro Gonzalez Inarritu, ou vol au dessus d’un nid de théâtreux ! - CulturAdvisor

Compatibilità
Salva(0)
Condividi

Dire que l’on n’a pas aimé n’est pas chose facile pour un film qui a, excusez du peu, reçu l’Oscar du Meilleur Film et l’Oscar du Meilleur Réalisateur cette année !… Birdman est une sorte de farce qui se moque autant des célébrités hollywoodiennes à la tête vide, que des intellectuels théâtreux New-Yorkais, mais, comme la caméra qui déambule dans les coulisses du théâtre, l’intrigue tourne vite un peu en rond, et le rythme toujours frénétique de la mise en scène (soutenu par un solo de batterie lancinant) ne s’épaissit jamais dans une véritable tension dramatique. Film : Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu, ou vol au dessus d’un nid de théâtreux !

Un artifice insignifiant

Cette dérision débridée n’en fait pas le “Tartuffe” des comédiens américains. Il aurait sans doute fallu pour cela un peu plus de profondeur et de sincérité et un peu moins de roublardise…

Ainsi le film se veut une prouesse technique car filmé en un pseudo plan séquence, mais là où Hitchcock dans “La Corde” avait réalisé la même prouesse en s’imposant un scénario qui dure l’exacte durée du film, dans “Birdman” la prouesse reste un artifice insignifiant, puisque par d’habiles fondus enchainés, on étire le temps de l’action sur plusieurs jours.

Film : Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu, ou vol au dessus d’un nid de théâtreux !

Le cinéma, c’est comme les contes de fées

Et puis, le cinéma, c’est comme les contes de fées, on attribue des pouvoirs plus ou moins magiques aux personnages pour établir des règles qui organisent l’histoire, elles ne servent pas simplement à épater ou divertir le spectateur au gré de la fantaisie du narrateur ; comme les dons de télékinésie de notre héros, ou sa capacité à s’envoyer en l’air de temps à autre, alors qu’il ne peut même pas dépêtrer sa robe de chambre, coincée bêtement dans une porte…

Petit règlement de compte en dessous de la ceinture

Reste la caricature du jeu de l’acteur de théâtre, suffisant et prétentieux, dérision de la célébrissime école New-Yorkaise de l' »Actors Studio« , inspirée du metteur en scène russe Stanislavski, qui imposa dans les années trente une formation de l’acteur qui plaçait la sincérité et l’émotion au centre du jeu de l’acteur. Ainsi, dans “Birdman”, l’acteur bande honteusement pendant la scène d’amour : petit règlement de compte en dessous de la ceinture du cinéma porno !

Et tant pis pour les Oscars !

(À noter, la remarquable B.O., interprétée en solo, par le non moins excellent batteur de jazz : Antonio Sánchez.)

Soutenez-nous

Nous vous encourageons à utiliser les liens d’affiliation présents dans cette publication. Ces liens vers les produits que nous conseillons, nous permettent de nous rémunérer, moyennant une petite commission, sur les produits achetés : livres, vinyles, CD, DVD, billetterie, etc. Cela constitue la principale source de rémunération de CulturAdvisor et nous permet de continuer à vous informer sur des événements culturels passionnants et de contribuer à la mise en valeur de notre culture commune.

Par Gérard Poitou. MagCentre.

Recapiti
Hakim Aoudia