En 2024, la dame de fer fêtera ses 135 ans. Pas une ride, pas une poutrelle blanche, mais au contraire, souvent, une explosion de couleurs dès la nuit tombée et tous les jours, un scintillement qui en fait la star de Paris sous le ciel de l’univers. Et avec ceci, élégante et déjà prête à rayonner pour les jeux Olympiques de Paris 2024. Aux dernières nouvelles, pour ce rendez-vous avec l’histoire, elle est déjà en train de se refaire une beauté. La Tour Eiffel de François Vey aux Éditions Perrin, ou le livre des vérités et légendes de la dame de fer !
Fifi brin de fer
Chaque année, la Tour Eiffel reçoit au minimum deux millions de visiteurs. Qui dit mieux ? Et dire que certains ne voulaient pas la construire, d’autres la démolir. Elle en rit encore et campe sur ses secrets. Parce qu’elle en a la bougresse, et les collectionne comme d’autres les toiles de maîtres, les capsules de champagne ou les plaques publicitaires.
François Vey, ancien rédacteur en chef du Parisien magazine, est allé titiller les archives de la belle « Fifi brin de fer » de 315 mètres de haut. Il y a trouvé toute l’histoire de cette géante de métal et l’a consignée dans un livre qu’il est bon d’avoir lu, avant d’entreprendre l’ascension de ce monument et du haut de son deuxième étage, planer du regard au-dessus des toits de paris, à 360 degrés sans l’aide d’un drone.
L’âme de Paris
C’est vrai que Gustave Eiffel en a fait son bébé, l’a portée sur les fonts-baptismaux, lui a assuré un financement et l’a entourée de publicité. Mais à l’origine de celle qui est devenue « l’âme de Paris », il y a un croquis extraordinaire pour ne pas dire extravagant. Le dessin commence par une épure de la cathédrale de Paris (66 mètres), surmontée de la statue de la Liberté de New York (46 m), surmontée de la colonne Vendôme (15 m), à la pointe de laquelle trône l’Arc de Triomphe (50 m), lequel soutien la colonne de la Bastille (17 m), coiffée de l’obélisque de la Concorde (23 m), le tout surplombé par un immeuble de neuf étages.
Des pères concepteurs, un père nourricier
L’auteur de cet échafaudage rocambolesque, destiné à « donner de l’attrait à l’exposition universelle de 1889 », s’appelle Maurice Koechlin. Il est le chef du bureau d’études de l’entreprise Eiffel installée à Levallois-Perret. Il a pour collègue Nouguier, un autre ingénieur des mines, grand spécialiste de la construction métallique, avec qui il cherche comment habiller sa périlleuse construction. À eux, se joint un troisième larron, Stephen Sauvestre, architecte de grand talent chargée de l’habiller avec élégance. Disons qu’ils sont les pères concepteurs biologiques de la tour, Gustave Eiffel en devenant aussitôt le père nourricier.
Le magicien du fer
Surnommé « le magicien du fer » en raison des nombreux ponts qu’il a supervisés, Gustave Eiffel est, en plus, un entrepreneur et un financier de génie. Jamais plus de 250 ouvriers sur le site, tous choisi pour leur savoir-faire et bien payés. Quand les 300 m sont atteints, Eiffel donne « la fête intime du chantier », à laquelle sont conviés tous ceux qui y ont travaillé. Puis, il commence une vraie campagne de communication pour convaincre les sceptiques célèbres ; des politiciens, des écrivains, des journalistes, des musiciens, des peintres. Parmi les plus virulents, Guy de Maupassant, Dumas fils, Le Conte de Lisle, et l’architecte de l’opéra, Charles Garnier. Ils la trouvent laide, pour ne pas dire moche, en un mot « inacadémique« . Pourtant, la curiosité l’emporte et le succès se transforme en triomphe. Il faut lire le livre pour en connaître les détails.
Indéboulonnable et précieuse
Construite pour disparaître, la Tour Eiffel s’accroche, son « père Eiffel » s’emploie à l’implanter dans le plus possible d’esprits et à la faire durer. Le progrès, sous différentes formes, va les aider dans leur entreprise. En 1903, Gustave Eiffel a une idée de génie. Il propose au capitaine Gustave Ferrié d’utiliser sa tour pour tester les applications militaires de la transmission sans fil (TSF), l’ancêtre de la radio. Dès 1914, la Tour Eiffel prend sa part dans les « grandes oreilles françaises ».
À partir de septembre 1943, et jusqu’à août 1944, les Allemands diffusent depuis la tour leur chaîne de télévision : Télé-Paris. Pourvue d’une grande antenne, la tour poursuit son histoire d’amour avec la télé et retransmet en mondio-vision la visite de la reine Élizabeth à Paris.
Les secrets de notre tour
Que dire de tous les aviateurs qui sont passés entre ses pieds, des alpinistes qui l’ont escaladée, de ceux aussi qui l’aimaient tant qu’ils l’on choisie comme lieu de leur suicide ? François Vey lève, un a un, les secrets de notre tour. Tout sur l’homme qui lui a donné son nom. Il fournit également les clés pour apprécier encore plus les visites qu’on lui fait, notamment pour les fêtes de fin d’année. Et si les Américains rêvent de prendre l’un de ses ascenseurs ; ils seront nombreux à le faire autour de Noël et de la Saint-Sylvestre.
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Par Françoise Cariès. MagCentre.