Deux ans après le massacre du 7 octobre 2023, perpétré par le Hamas et par d’autres groupes armés, et le génocide en cours orchestré par Israël à Gaza, les espoirs de justice semblent encore trop lointains. Pourtant, aucune paix véritable ne pourra être bâtie sur un déni de justice pour des dizaines de milliers de victimes.
7 octobre 2025. Deux ans après les attaques du 7 octobre 2023 qui ont fait 1200 morts en Israël, 47 des 251 personnes capturées ce jour-là continuent d’être retenues en otage dans des conditions inhumaines et en violation du droit international. Seule une vingtaine serait encore en vie. Un supplice pour elles et pour leurs familles qui attendent dans l’angoisse.
Tout en affirmant vouloir obtenir la libération des otages, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclenché et prolongé une guerre de représailles contre les Palestinien·nes de Gaza, marquée par des massacres de civil·es quotidiens et des destructions à grande échelle. Les chiffres officiels dénombrent 67 000 personnes tuées, dont 435 imputables à la famine, et 170 000 blessées. Mais de nombreuses estimations fiables considèrent que ces chiffres sont sous-estimés. Plusieurs otages ont également été tués par les bombardements et tirs des troupes israéliennes.
La prise d’otages et le meurtre de civils constituent des crimes de guerre. Les dirigeants du Hamas et des autres groupes palestiniens impliqués dans ces crimes doivent être poursuivis devant les juridictions compétentes. Le commandant en chef de l’aile militaire du Hamas, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé « Deif », était la cible d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre ; il a depuis été tué par Israël. Benjamin Netanyahu et Yoav Galant restent quant à eux sous le coup de mandats d’arrêt de la CPI.
Ces mandats d’arrêt font l’objet de tentatives d’entrave caractérisées, notamment sous forme de sanctions des Etats Unis contre la CPI et celles et ceux qui collaborent avec la Cour sur ce dossier. Ces mesures visent à miner l’indépendance de la Cour et à remettre en cause l’un des fondements de l’ordre juridique international.
La FIDH rappelle que les États parties au Statut de Rome ont l’obligation de coopérer pleinement avec la CPI et de faire exécuter ses décisions. Elle les appelle à refuser toute forme de pression ou de mesure de représaille visant à entraver son action ou celle de ses partenaires, afin de préserver l’indépendance de la justice internationale et l’universalité des droits humains.
Sans justice ni vérité, aucune issue durable, aucune paix ou mémoire apaisée ne peut être construite. La FIDH appelle à ce que l’impunité ne fasse pas partie de l’avenir qui pourrait être imposé aux Palestinien·nes et aux Israélien·nes. Juger les crimes du passé implique aussi de mettre un terme à ceux du présent : la FIDH appelle aussi à la libération des otages, à la fin du génocide des Palestinien·nes, à l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza et à la fin de l’apartheid et de l’occupation israélienne.