Du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026, la Fondation Louis Vuitton à Paris propose une rétrospective ambitieuse consacrée à Gerhard Richter, l’un des artistes fondamentaux de l’art contemporain. Rassemblant 270 œuvres couvrant la période 1962-2024 — peintures, dessins, photographies retravaillées, sculptures en verre et acier — l’exposition offre un panorama inédit de la diversité et de la profondeur de sa trajectoire. À travers une scénographie fluide dans les galeries de Frank Gehry, elle met en lumière les tensions constantes chez Richter entre réalisme et abstraction, hasard et langage de la peinture. Le catalogue officiel, publié aux Éditions Citadelles & Mazenod, enrichit cette expérience par une iconographie soigneuse, des textes critiques et des dépliants panoramiques. L’occasion de revisiter — et redécouvrir — l’œuvre protéiforme d’un artiste qui n’a cessé de questionner la peinture même. Exposition Gerhard Richter à la Fondation Louis Vuitton Paris : une rétrospective majeure en 270 œuvres !
Gerhard Richter : une trajectoire entre opacité et transparence
Gerhard Richter est né à Dresde en 1932. Élevé en République démocratique allemande, il quitte l’Allemagne de l’Est en 1961 pour s’installer à Düsseldorf, puis finira par s’établir à Cologne, où il vit toujours.
Son parcours artistique est caractérisé par une quête permanente de la remise en question du médium peinture. S’il s’est confronté aux héritages du photoréalisme, de l’expressionnisme abstrait, du minimalisme, c’est toujours pour les pénétrer de sa propre interrogation et les dépasser. Ainsi, Richter a exploré très tôt la reproduction photographique, la peinture floue (blurring) et les surfaces polies, jouant du geste — raclage, superposition, incertitude — comme d’un langage.
Ce qui distingue son approche est cette tension entre le visible et l’indécidable : est-ce un paysage, une mémoire, une abstraction ? Il a aussi créé des œuvres sur papier, des photographies retravaillées, des sculptures en verre et acier, non comme accessoires mais comme extensions de ses préoccupations plastiques.
Son influence dans l’art contemporain est immense : nombre d’artistes considèrent sa capacité à remettre la peinture en question, à affirmer ses paradoxes, comme un modèle singulier et durable.
Une rétrospective majeure en 270 œuvres
La Fondation Louis Vuitton consacre l’intégralité de ses galeries à cette rétrospective, du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026. Elle réunit 270 œuvres créées entre 1962 et 2024 — peintures à l’huile, aquarelles, dessins, photographies retravaillées, sculptures en verre ou acier — offrant pour la première fois un panorama complet sur plus de six décennies de travail.
La scénographie vise une progression fluide entre registres et formats : le visiteur passe de portraits floutés à des paysages atmosphériques, des compositions en grille aux abstractions gestuelles, des pièces monumentales aux dessins intimes. Si le bâtiment de Frank Gehry, avec ses volumes transparents et ses jeux de lumière, cadre déjà une expérience visuelle forte, ici il dialogue avec les œuvres de Richter, leur donnant de l’espace pour respirer.
Parmi les œuvres remarquables signalées : des peintures de paysage réaliste modifiées (notamment dans la série Seascape) (ex. Seascape (Slightly Cloudy)), des compositions géométriques, des monochromes, des œuvres de plus petit format montrant l’expérimentation du geste.
Une exposition qui se présente comme un hommage à un artiste majeur et une invitation à repenser la peinture dans sa pluralité et ses contradictions.
Un magnifique catalogue d’exposition signé Citadelles & Mazenod
Le catalogue officiel de l’exposition, publié aux Éditions Citadelles & Mazenod, accompagne la rétrospective dès le 15 octobre 2025. Cette maison d’édition, spécialisée dans les livres d’art, œuvre depuis 1936 à produire des monographies soignées et érudites.
Ce beau livre couvre toute la carrière de Richter, avec une iconographie généreuse, des reproductions de grande qualité et des textes critiques qui éclairent les enjeux plastiques, historiques et conceptuels de l’œuvre. Trois dépliants — deux de 6 pages et un de 8 — permettent de plonger dans certaines œuvres panoramiques ou séries, tandis que la mise en page joue sur le contraste entre des œuvres monumentales et des croquis plus réduits.
Les contributions analytiques abordent les grandes « ruptures » du parcours de Richter — du réalisme photographique à l’abstraction vide, du geste au hasard — tout en rendant la réflexion accessible sans sacrifier la profondeur du propos.
Ce catalogue constitue à lui seul un objet de désir pour les passionnés d’art contemporain : non seulement il archive l’exposition, mais il prolonge la visite, permet la relecture, l’étude, et devient un compagnon durable.
À découvrir en famille
L’exposition Gerhard Richter est parfaitement adaptée aux enfants à partir de 10 ans.
Pourquoi cette exposition est adaptée aux enfants ?
- La diversité des formes — du dessin à la sculpture en passant par la photographie — permet de capter l’attention des plus jeunes par des formats variés.
- Le jeu de l’ombre, de la lumière, de la transparence (dans les sculptures en verre ou les surfaces polies) favorise une lecture sensorielle.
- Les contrastes entre réalisme et abstraction peuvent être l’objet de petits ateliers de regard : demander à un enfant « que vois-tu ? » puis « que pourrait voir le peintre ? » ouvre le dialogue.
Exemples concrets selon l’âge / cycles :
Maternelle et élémentaire (cycle 1 et 2)
Proposer aux enfants de reproduire à l’aquarelle une forme simple (nuage, horizon) puis de « brouiller » un peu le dessin, à la manière du flou Richter, pour évoquer l’indécidable et stimuler l’imaginaire.
Atelier de « portraits floutés » : les enfants apportent une photo, la retravaillent en version numérique simple (filtre flou), puis discutent du rapport entre image nette et trace.
Cycle 3 (CM / collège)
Introduction de notions comme le hasard, le geste, l’abstraction — faire reproduire par raclage ou superposition une petite touche de peinture abstraite, puis échanger sur la tension entre ce qu’on voit et ce qu’on ressent.
Lycée
Option arts plastiques : engager une réflexion comparée entre photographie retravaillée et peinture abstraite, demander aux élèves de concevoir une “mini œuvre” hybride.
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Hakim Aoudia.