La caricature est un bon baromètre de la liberté de la presse. « De la poire représentant Louis-Philippe aux caricatures de Mahomet, pratiquer la caricature est un jeu dangereux qui souligne le lien entre la libert du dessin de presse, la démocratie et la vie d’une société dont les acteurs refusent de se laisser imposer le rythme et la tonalité de leur respiration et le sens de leur humour », écrit Pierre Allorant dans l’ouvrage qu’il a dirigé avec des études réunies par Alexandre Borrell et Jean Guarrigues. Le titre du livre : Deux siècle de caricatures politiques et parlementaires, aux Éditions Artois Presses Université.
L’évolution de la caricature politique
L’ouvrage étudie l’évolution du rôle et des formes de la caricature politique, de Louis XVIII à François Mitterrand, avec une excursion du côté de nos voisins italiens.
De Daumier à Cabu, en passant par le Charivari, Piem et les combats militants du coup de crayon de l’affaire Dreyfus, ce livre analyse la place et l’évolution de la caricature, avec son environnement législatif, la répression que lui vaut ses audaces et ses outrances sous la Restauration, du temps de Herriot « équarri par Sennep ». Le livre s’attarde aussi sur les dessins antisémites du temps de l’affaire Dreyfus, mais pas seulement.
Une deuxième partie richement illustré
Plus tard, nous voici dans une deuxième partie de cet ouvrage richement illustré, avec Jaurès : “le Saint-Jean Bouche d’Or de la caricature parlementaire“. Puis, plus près de nous, un chapitre est consacré à l’Unité, le journal né du congrès d’Épinay, refondateur du socialisme. C’était clairement l’organe du Mitterrandisme, et Piem, futur pensionnaire du Petit rapporteur, y a tenu une belle place.
Le meilleur caricaturiste que nos Républiques aient connu, nous a quittés brutalement, assassiné par des sauvages intégristes en 2015. Le trait de Cabu était un délice lorsqu’il croquait nos élites politiques. On peut encore s’en régaler dans les dernières pages du Canard Enchaîné chaque semaine. Mais l’impression domine, que la caricature, comme l’humour, sont une cible de choix pour le politiquement correct qui nous guette.
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Par Gérard Poitou. MagCentre.