Hommage à Djamchid Chemirani, grand maître du zarb et de la musique savante persane ! - CulturAdvisor

Compatibilità
Salva(0)
Condividi

Le percussionniste iranien Djamchid Chemirani, figure majeure du jeu de zarb (tombak) et passeur de traditions, est décédé le 5 novembre 2025. Installé en France depuis les années 1960, il avait fait rayonner la percussion persane dans les conservatoires, les festivals et les rencontres interculturelles, tout en ouvrant son art aux répertoires médiévaux, contemporains et à la world music. Professeur exigeant, il forma une génération de percussionnistes européens et fonda, avec ses fils, le Trio Chemirani, prolongement familial et artistique d’une tradition transmise de maître à élève. Hommage à Djamchid Chemirani, grand maître du zarb et de la musique savante persane !

Notre playlist en hommage à Djamchid Chemirani, grand maître du zarb et de la musique savante persane !

Une vie au rythme du zarb

Né en 1942 à Téhéran, Djamchid Chemirani découvre le zarb à huit ans, sous la direction du maître Hossein Tehrani, figure majeure de la renaissance de cet instrument. Installé en France dans les années 1960 pour y étudier les mathématiques, il ne renonce jamais à sa passion pour la musique. Il devient rapidement un ambassadeur de la culture persane, transmettant son savoir à ses fils Keyvan et Bijan, avec qui il forme le Trio Chemirani, ensemble familial qui sillonnera le monde entier.

Chemirani a accompagné les grands maîtres de la musique classique perse, comme Ostad Hormozi ou Bahari, tout en s’ouvrant à d’autres horizons. Son parcours est celui d’un passeur, d’un homme qui a su concilier rigueur traditionnelle et audace créative, faisant du zarb un langage universel. Son enseignement a marqué des générations de musiciens, de Jean-Pierre Drouet à Bruno Caillat, et son influence s’étend bien au-delà de la communauté iranienne.

Duo de zarbs à 7 temps · Djamchid Chemirani · Jacques Marcovich. (Hommage à Djamchid Chemirani, grand maître du zarb et de la musique savante persane !).

Un art de la transmission

Le zarb, ou tombak, est le tambour emblématique de la musique classique iranienne. Taillé dans un bloc de bois et recouvert d’une peau d’agneau, il se joue avec une technique de mains et de doigts d’une grande subtilité, permettant une palette sonore riche et nuancée. Longtemps cantonné à un rôle d’accompagnement, il est devenu, grâce à des maîtres comme Hossein Tehrani et Djamchid Chemirani, un instrument de soliste à part entière, capable d’exprimer toute la profondeur de la musique persane.

La tradition musicale iranienne, transmise oralement depuis des siècles, repose sur des modes (dastgâh) et des rythmes qui traduisent les émotions les plus fines. Le zarb y occupe une place centrale, dialoguant avec le setâr, le santour ou la voix. Chemirani a su perpétuer cet héritage tout en l’enrichissant, en explorant les liens entre le zarb et d’autres percussions, comme le tabla indien ou le cajon flamenco.

Mode Mahour · Mahmoud Tabrizi-Zadeh · Chemirani Djamchid. (Hommage à Djamchid Chemirani, grand maître du zarb et de la musique savante persane !).

Une œuvre, des collaborations et une influence mondiale

L’œuvre de Djamchid Chemirani est celle d’un pionnier. Il a enregistré des disques de référence, comme « Le Zarb » pour Harmonia Mundi, et collaboré avec des artistes aussi variés que René Clemencic, Henri Agnel, David Hykes, Ross Daly, Ballaké Sissoko, Omar Sosa ou Peter Brook. Ses projets ont montré la capacité du zarb à s’intégrer dans des contextes musicaux inédits, du jazz à la musique baroque, en passant par le flamenco et les musiques modales méditerranéennes.

Flamenco mar (feat. Omar Sosa) · Trio Chemirani · Omar Sosa. (Hommage à Djamchid Chemirani, grand maître du zarb et de la musique savante persane !).

Son influence se mesure aussi à travers ses élèves et ses fils, qui perpétuent son héritage tout en innovant. Le Trio Chemirani reste une référence, et ses collaborations avec des ensembles ottomans, grecs ou africains ont ouvert de nouvelles voies à la musique contemporaine. Chemirani a ainsi fait du zarb un symbole de dialogue entre les cultures, prouvant que la tradition peut être un terreau fertile pour l’invention.

Soutenez-nous

Nous vous encourageons à utiliser les liens d’affiliation présents dans cette publication. Ces liens vers les produits que nous conseillons, nous permettent de nous rémunérer, moyennant une petite commission, sur les produits achetés : livres, vinyles, CD, DVD, billetterie, etc. Cela constitue la principale source de rémunération de CulturAdvisor et nous permet de continuer à vous informer sur des événements culturels passionnants et de contribuer à la mise en valeur de notre culture commune.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.

Hakim Aoudia.

Recapiti
Hakim Aoudia