La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil de Joann Sfar, ou le film d'une femme qui voulait voir la mer ! - CulturAdvisor

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Peut-on raconter une histoire folle avec autant d’esthétisme ? C’est la question que l’on se pose en sortant de ce film un peu trop brillant, où tout est un peu trop léché pour nous faire totalement basculer dans l’angoissant cauchemar de cette femme soudainement reconnue par des gens qu’elle n’a jamais croisés auparavant… La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil de Joann Sfar, ou le film d’une femme qui voulait voir la mer !

Un décor routier années soixante

Dés le début du film, le climat s’installe et chaque objet, chaque détail, chaque réplique devient porteur d’une parcelle de tension dramatique qui va exploser quand, d’un coup de volant, la Dame décide d’aller voir la mer avec la voiture de son patron… La transgression entraine la descente aux enfers sur la route de la grande bleue, mais trop tard pour faire demi-tour, trop tard pour dire “je n’aurais pas dû !”, le trouble s’installe inexorablement. L’adaptation de Joann Sfar du roman de Sébastien Japrisot, roman qui n’est pas sans rappeler les Boileau-Narcejac, se déroule dans un décor routier années soixante, très vintage, avec ses autos et ses camions qui ressemblent à des Dinky Toys, ses stations services, ses routiers sympas, ou son motard caparaçonné, le tout avec un soin du détail qui tourne à l’obsessionnel.

La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil de Joann Sfar, ou le film d’une femme qui voulait voir la mer !

Une mécanique qui tourne rond

Ce qui manque finalement, c’est un peu de la sociologie des années Pompidou, de ce signifiant de l’accessoire ou du détail narratif qui mettrait en exergue les rapports humains autour de l’incongruité, pour l’époque, d’une Dame avec des lunettes, seule au volant d’une superbe Thunderbird…

Et pourtant, la mécanique tourne rond, avec une bande son musicale toujours très habile (comme cette citation d’Ennio Morricone sur le final du film), et surtout avec cette rousse à lunettes (Freya Mavor), naïve ou perverse, qui nous entraine avec son regard de myope, dans ce cauchemar psychomoteur sans retour.

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Par Gérard Poitou. MagCentre.

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