13 nouvelles organisations membres à la FIDH pour une fédération plus forte

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À l’occasion de son 42e congrès, qui a eu lieu à Bogota fin octobre, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) accueille treize nouvelles organisations. La fédération compte désormais 194 membres, dans 120 pays. Elles viennent renforcer l’ancrage local universel de la fédération, lui assurant une légitimité incontestable pour défendre les droits humains partout sur la planète.

Paris, Bogota, 14 novembre 2025. Des origines, des cultures, des organisations, des enjeux et des tailles diverses, mais un combat commun : celui de la défense universelle des droits humains. Ces treize adhésions prouvent la vigueur du mouvement pour les droits humains à travers le monde, la pertinence de la croissance d’une fédération internationale dédiée à ce combat universaliste et la nécessité de joindre les forces de la société civile du monde entier, face aux combats auxquels elle fait face. Défis locaux, problèmes globaux, les organisations de la FIDH trouvent au sein de la fédération un espace de solidarité pour échanger et trouver collectivement des solutions au recul de l’espace civique constaté dans le monde entier.

« Avec ces nouvelles entrées, notre fédération grandit et se renforce, en particulier sur le continent asiatique, » déclare Alexis Deswaef, président de la FIDH élu à l’occasion de ce même congrès de Bogota. « C’est un indicateur de vitalité pour le mouvement, mais aussi un signe des temps : alors que les dangers qui pèsent sur la démocratie et le respect des droits se font sentir partout dans le monde, y compris dans les pays considérés comme démocratiques, la société civile ne reste pas inactive. Elle s’organise, elle innove, elle se regroupe, elle propose. En un mot, elle combat. La FIDH est le lieu où ce combat s’organise. »

Des organisations venues du monde entier

Cinq de ces nouvelles organisations sont asiatiques, dont la première organisation dédiée à la Corée du Nord :
 Database Center for North Korean Human Rights - NKDB (Corée du Nord). Fondée en 2003, le NKDB est une organisation de défense des droits humains avec une solide expérience en matière de documentation des violations des droits humains en Corée du Nord. Le NKDB travaille avec la FIDH depuis plus de 10 ans. Entre 2021 et 2025, la FIDH et NKDB ont collaboré à la transmission de 8 documents clés aux Nations unies (Conseil des droits de l’homme, comités des traités, entre autres). En décembre 2024, la FIDH a participé à un webinaire organisé par le NKDB intitulé, « Corée du Nord et Russie : Complexité des crimes, du statut de victimes et de la lutte contre l’impunité dans les conflits armés ». En janvier 2025, la FIDH a appuyé la participation de NKDB au premier Congrès mondial sur les disparitions forcées à Genève.
 Transitional Justice Working Group - TJWG (Corée du Sud et du Nord). Fondé en 2014, le TJWG est principalement engagé sur les questions des droits humains en Corée du Nord, mais suit également de près la situation en Corée du Sud. En décembre 2022, le TJWG a présenté, conjointement à la FIDH, une contribution adressée au président sud-coréen en faveur de l’abolition de la peine de mort, puis au Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) en janvier 2025 portant sur les discriminations à l’encontre des personnes ayant fui la Corée du Nord.
 South Asia Justice Campaign - SAJC (Inde). La SAJC a été fondée en 2020 aux Royaume-Uni en tant qu’ONG en exil œuvrant à la protection des droits humains, de la démocratie et de la diversité en Inde. Son travail de documentation est particulièrement solide et reconnu, sur les droits des minorités dans l’Uttar Pradesh et l’Assam ainsi que dans d’autres États où les minorités musulmanes sont menacées. La SAJC et la FIDH collaborent depuis 2023 sur des actions de plaidoyer international en lien avec l’Inde, notamment à travers plusieurs débats stratégiques, un séminaire avec des représentants du corps diplomatique conjoint en novembre 2024, ainsi que des actions de plaidoyer communes à Bruxelles et à Genève en janvier et en février 2025.
 Info Birmanie (Myanmar). Association loi 1901, France, fondée en 1996 et dédiée à la défense des droits humains en Birmanie et travaille au soutien des opposants et victimes de la junte militaire au pouvoir. Après s’être mobilisés sur le désengagement de TotalEnergies, la FIDH et Info Birmanie ont travaillé ensemble sur la responsabilité de banques, compagnies, institutions financières co-signants des courriers, organisant des webinaires d’information. Depuis juin 2025, un travail conjoint de documentation a été lancé sur les violations des sanctions liées à l’industrie aéronautique au Myanmar, AF17 (une recherche sur le détournement de matériel civil à des fins militaires, la fourniture de services de maintenance, la fourniture de biens à double usage et d’armes potentielles de qualité militaire).
 Afghanistan Democracy and Development Organization - ADDO (Afghanistan). L’ADDO est une ONG dédiée à la promotion des droits humains, la démocratie et l’Etat de droit en Afghanistan, fondée en 2013 à Kaboul. Son expérience réside en particulier dans la justice transitionnelle. Bien que forcés à l’exil, ses membres continuent de mener un travail de documentation et de plaidoyer au niveau international.

Deux organisations d’Amérique Latine font leur entrée :
 Urnas Abiertas (Nicaragua). Urnas Abiertas est un observatoire de recherche et de surveillance citoyenne, engagé dans la défense de la démocratie, des droits humains et la lutte contre la corruption au Nicaragua. Une grande partie des membres d’Urnas Abiertas sont des victimes de la répression du régime, qui les a contraints à l’exil depuis 2019. Dans ce contexte, l’organisation déploie des efforts importants pour structurer ses activités à l’extérieur du pays, tout en maintenant une partie de son équipe au Nicaragua, ainsi que les réseaux de citoyens avec lesquels elle collabore. Depuis 2023, Urnas Abiertas travaille en partenariat avec la FIDH. Cette dernière a apporté un soutien technique visant à renforcer ses capacités de documentation des crimes graves commis au Nicaragua. De plus, les deux organisations ont partagé des espaces de plaidoyer à l’échelle internationale, comme lors de la mobilisation pour le renouvellement de la résolution sur le Nicaragua en 2023 et 2025.
 Instituto de Abogados para la Protección del Medio Ambiente, Instituto de Abogados para la Protección del Medio Ambiente - INSAPROMA (République dominicaine). Créée en 2013, INSAPROMA travaille sur le droit à l’environnement. Depuis 2023, INSAPROMA entretient une collaboration active avec la FIDH dans le cadre de plaintes déposées pour violations des droits humains et environnementaux liées au fonctionnement de la Centrale Thermoélectrique de Punta Catalina (CTPC) en République dominicaine. Cette coopération s’est concrétisée par l’élaboration conjointe d’un rapport technique et juridique, présenté au Comité des droits de l’enfant des Nations unies (CRC) le 5 septembre 2023. Le rapport documente l’échec de l’État dominicain à prévenir et à remédier aux impacts du CTPC sur la santé des enfants et l’environnement. Le rapport est basé sur des données vérifiées sur le terrain, appuyé par une équipe interdisciplinaire d’experts et soutenu par des institutions académiques internationales.

Une organisation d’Afrique de l’ouest :
 Public Law Center - PILC (Tchad). PILC est une organisation non gouvernementale de droit tchadien fondée en 2007. L’organisation Tchadienne collabore avec la FIDH depuis 2008, en particulier avec l’ATPDH et la LTDH, ses organisations membres au Tchad. Depuis 2019, le PILC a contribué à plusieurs actions menées par la FIDH sur la situation des droits humains au Tchad, au Sahel, et en faveur des droits des femmes en Afrique.

Deux organisations du Maghreb:
 Riposte Internationale - RI (Algérie). RI publie des rapports réguliers sur la situation des droits humains en Algérie et défend les droits des minorités et des populations opprimées dont les Amazigh en Algérie. RI et la FIDH ont menées plusieurs prises de positions conjointes sur les violations des droits humains en Algérie, le rétrécissement de l’espace civique et les menaces contre les défenseur.es des droits humains.
 BEITY (Tunisie). Association fondée en 2012, BEITY lutte contre les discriminations, les violences de genre et la vulnérabilité économique et sociale des femmes. BEITY est partenaire de la FIDH depuis sa création en 2012 et ont organisé ensemble plusieurs rencontres consacrées à la lutte contre les violences à l’égard des femmes en Tunisie, dans le Maghreb et la région MENA. Depuis le coup d’État du 25 juillet 2021, BEITY s’est distinguée par ses positions critiques face aux dérives autoritaires. Malgré les pressions exercées sur la présidente de l’association, elle a continué à dénoncer les atteintes à la démocratie et à l’Etat de droit.

Une nouvelle organisation en Asie mineure :
 Kadyr-Kasiyet – Dignity (Kazakhstan). Fondée en 2009, Dignity œuvre à la protection et la sécurité des défenseurs des droits humains au Kazakhstan et dans d’autres pays d’Asie centrale. Très active malgré le climat de répression au Kazakhstan, Dignity s’inscrit dans des partenariats durables avec des organisations internationales de défense des droits humains dont la FIDH.

Une nouvelle organisation d’Europe de l’Est :
 Truth Hounds (Ukraine). Truth Hounds (TH) est spécialisée dans la documentation des crimes de guerre et contre l’humanité et enquête depuis 2014 sur des milliers de cas de violence en lien avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’organisation a mené 20 missions sur le terrain et enregistré plus de 13 000 actes violents au cours de la seule année 2023. La FIDH a entamé une collaboration fructueuse il y a huit ans. En partenariat avec le Groupe d’action judiciaire de la FIDH, TH a déposé une plainte auprès des autorités judiciaires françaises (qui ont, par la suite, ouvert une enquête pénale) sur des actes de torture présumés commis par un ressortissant ukrainien dans des prisons dans les régions ukrainiennes aux mains des forces séparatistes (en 2017) au titre de la compétence universelle.

Enfin, une nouvelle organisation antillaise:
 Kimbé Rèd FWI (France / Antilles / Territoires d’outre-mer). Kimbé Rèd effectue un travail juridique et de plaidoyer, au niveau national et international, en étroite collaboration avec la FIDH et la LDH afin de contraindre la France à étendre la protection accordée par la Charte sociale européenne à ses territoires ultramarins. Ce travail juridique peut servir au-delà du cas français et permet de remettre en cause l’existence d’une exclusion territoriale de tels territoires de l’application d’instruments internationaux de protection des droits.

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Maxime Duriez