Le Conseil de sécurité des Nations unies prive les Palestinien·nes de leur droit à l’autodétermination

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  • La résolution 2803 du Conseil de sécurité des Nations unies (en anglais UNSC) retire de fait aux Palestinien·nes leur droit à l’autodétermination en confiant la gouvernance à une administration étrangère.
  • La résolution omet toute exigence de responsabilité et prive les Palestinien·nes de voies leur permettant de demander justice pour les crimes subis.
  • Tandis que des conditions s’appliquent à l’Autorité palestinienne, le gouvernement israélien, lui, est libre d’obligations et continue d’agir en toute impunité.

20 novembre 2025. À Gaza, les Palestinien·nes continuent de souffrir du manque d’eau, de nourriture, d’hôpitaux fonctionnels et d’autres services essentiels. Mais le besoin de justice est tout aussi fort pour les dizaines de milliers de tué·es, blessé·es et déplacé·es, les destructions massives et les privations. Si la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’Onu, adoptée le 17 novembre, autorise une « force de stabilisation » dirigée par des acteur·ices étranger·es à Gaza et pourrait, en principe, permettre que l’aide parvienne aux civil·es, seule une fraction de l’assistance nécessaire a été autorisée.

Pire encore, la résolution 2803 du Conseil de sécurité n’établit aucun mécanisme de responsabilité pour l’ensemble des crimes ni de voie vers une gouvernance démocratique. La résolution prévoit au contraire une occupation étrangère qui nie de facto au peuple palestinien son droit à l’autodétermination.

« Le peuple de Gaza ne peut pas survivre uniquement grâce à l’aide humanitaire. Juger les crimes commis et paver la voie vers une gouvernance inclusive doivent être au cœur de toute résolution », a déclaré le nouveau Président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Alexis Deswaef. «  Sans justice, dignité et autodétermination, il n’y aura aucune chance de paix durable dans la région. »

La justice n’est pas une option

En excluant toute disposition visant à garantir la responsabilité pour les crimes historiques d’Israël et en ignorant l’extrême brutalité de sa campagne génocidaire, de son système d’apartheid et de son occupation illégale depuis des décennies, la résolution normalise de fait ces violations. Parallèlement, les États-Unis ont sanctionné celles et ceux qui cherchent à obtenir justice, y compris des responsables de la Cour pénale internationale (CPI), la Rapporteuse spéciale de l’Onu sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que des organisations palestiniennes de défense des droits humains.

La conditionnalité politique prévue par la résolution 2803 s’applique exclusivement à l’Autorité palestinienne, tandis qu’Israël continue d’agir en toute impunité. Pourtant la violence israélienne persiste en Cisjordanie, en particulier durant la récolte des olives. Octobre 2025 a été le mois le plus violent en termes d’attaques de colons israéliens depuis le début du suivi en 2006, avec une moyenne signalée de huit incidents par jour, tandis qu’Israël poursuit son annexion.

La FIDH appelle l’Onu et ses États membres à :
 garantir un accès complet et sans entrave à l’aide humanitaire ;
 œuvrer en faveur d’une solution qui ne soit pas fondée sur la coercition et qui soit élaborée en coordination avec le peuple palestinien, y compris la société civile ;
 soutenir les mécanismes de responsabilité et de poursuites pour les crimes internationaux ;
 imposer des obligations à toutes les parties, y compris à Israël, conformément au droit international ;
 protéger les défenseur·es des droits humains ainsi que les organisations qui documentent les violations.

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Recapiti
Maxime Duriez