Caractérisée par d’importants flux de mobilité, polarisés vers la métropole lilloise et l’Île-de-France, un maillage urbain dense engendrant de fortes interconnexions et des zones rurales marquées par le poids des déplacements domicile-travail, la région Hauts-de-France présente de nombreux enjeux de mobilité.
Dans ce cadre régional, la gouvernance des mobilités issue de la loi d'orientation des mobilités (dite loi LOM) a été fortement modifiée, la quasi-totalité des communautés de communes ayant choisi de devenir autorités organisatrices de la mobilité (AOM) dans leur ressort. Désormais cheffe de file de la mobilité, la Région doit assumer les responsabilités définies par la loi, tout en conciliant son intervention avec celle des AOM, de deux syndicats mixtes de transport (issus de la loi « Solidarité et Renouvellement Urbains ») et du nouveau cadre de coopération territorial constitué par les dix bassins de mobilité, autant d’échelons qui traitent d’enjeux similaires de coordination.
Si, pour l’heure, les bassins n’ont pas acquis de caractère opérationnel, le total achèvement des contrats de mobilité, instruments locaux de gouvernance, doit contribuer à renforcer une bonne articulation territoriale des différentes offres et affermir le rôle de la région Hauts-de-France en matière de mobilité. Au vu des missions confiées par la LOM, la Région, AOM régionale et cheffe de file des mobilités, a en effet un rôle clé à jouer pour garantir, sur l’ensemble du territoire, le droit à la mobilité des habitants, tant dans les zones urbaines que rurales.
Sur son territoire, la Région organise deux services structurants, le train (TER) et les dessertes interurbaines par autocar. Au vu du calendrier fixé pour la mise en concurrence, la structuration et le pilotage du service TER ont vocation à être fortement renouvelés dans les prochaines années, phase que la Région entend mettre à profit pour définir un meilleur niveau de service pour les usagers. En parallèle, les investissements ont vocation à rester importants, notamment pour préserver un maillage fin du territoire.
Si cette nouvelle réalité ferroviaire mobilisera la Région, les efforts concernant le réseau d’autocars interurbains doivent également être maintenus. Alors que l’offre actuelle reste trop peu lisible et méconnue, le pilotage de l’offre de service doit être uniformisé, tout en l’adaptant à l’échelle des bassins de mobilité. Une approche renouvelée du réseau d’autocars par la qualité de service, appuyée sur une véritable politique de communication, serait de nature à favoriser le report modal vers ce mode de transport collectif. La structuration d’une offre régionale unifiée et intermodale, exploitant la complémentarité TER-cars constitue ainsi un axe de travail important.
En tant que cheffe de file des mobilités, l’appui régional au développement d’offres locales (transport à la demande s’affranchissant des périmètres des AOM, développement du covoiturage, etc.) doit permettre le développement de services de mobilités complémentaires et coordonnés, favorisant le parcours de tous les usagers dans une logique d’intermodalité.
Dans un contexte budgétaire contraint, les investissements prévus notamment dans le cadre du volet mobilité du contrat de plan État‑région 2021-2027, en particulier au titre du service express régional Hauts-de-France mais également de la préservation des lignes de desserte fine du territoire, doivent permettre de concrétiser les efforts au profit des mobilités du quotidien.