Journée internationale des aides-soignants : reconnaître un rôle clé

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Un métier essentiel mais trop méconnu, au cœur du quotidien des personnes handicapées : Chronique RCF de Florence Gros du 26 novembre 2025

C’est aujourd’hui la journée internationale des aides-soignants, une profession du secteur médical peu connu. Ils sont pourtant nombreux à intervenir auprès des personnes handicapées. Que pouvez-vous nous en dire Florence ?

Je souhaiterais tout de suite dire le caractère essentiel de cette profession du secteur médical.  Les aides-soignants accompagnent les personnes malades, handicapées ou âgées dans leur quotidien. Ils travaillent dans les établissements médicaux et aussi à domiciles. Ils sont chargés de l’hygiène, du confort et du bien-être des personnes. Ce n’est pas rien ! leur métier est très humain ! On estime à 400 000 le nombre d’aides-soignants en exercice avec une proportion très forte de femmes : 85 %. La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a mis en lumière leur rôle indispensable. Souvenez-vous, on les applaudissait chaque soir à nos fenêtres et depuis, on les a un peu oubliés alors qu’ils continuent de travailler dans des conditions pas toujours faciles faute de personnel et de vocation. Les aides-soignants méritent bien cette journée internationale afin que leur profession soit mieux reconnue, mieux valorisés car ils occupent une place importante dans le parcours de soin des patients malades ou handicapés. J’entends souvent parler d’eux à travers les personnes handicapées que je rencontre et aussi leurs familles.

Pierre-Hugues : Comment se passe cette relation à 3 entre le malade, l’aide-soignant et l’aidant familial ?

C’est une relation à construire avec pleins de possibles, selon les personnalités. Récemment je discutais avec une femme devenue handicapée physique à la suite d’une maladie évolutive. Elle me témoignait que pour devenir « femme » et gagner en autonomie elle avait fait une demande d’aides-soignants pour remplacer ses parents qui avaient pris l’habitude de l’aider pour tous les gestes de la vie quotidienne : ses repas et sa toilette. Les parents n’ont pas tout de suite compris le besoin de leur fille. Ils se sont sentis mis à l’écart pour finalement apprécier de laisser faire à d’autres, des gestes parfois fatigants et souvent exigeants. Le père se levait tous les jours à 6h pour habiller sa fille pour lui permettre d’aller travailler. Dans cette situation, la confiance de la part de chaque acteur a été au cœur de la relation.

Pierre-Hugues : Le lâcher-prise et l’écoute semblent importants pour qu’une relation de confiance s’installe. Se laisser aider par un aide-soignant est aussi pour le malade une aventure intérieure.

En effet Pierre-Hugues. Les personnes handicapées ou malades témoignent parfois que le plus difficile n’est pas toujours de supporter la souffrance liée au handicap ou aux soins mais d’être patient avec l’aide-soignant qui n’est pas toujours délicat, à l’écoute ou qui est pressé ! Quand Jeanne Pelat, myopathe, écrit dans son livre intitulé la souffrance, chemin vers Dieu : « mon corps est immobile mais mon âme est féconde. Et la première manière d’être féconde, c’est de tout supporter par amour », elle parle bien des personnes qui la soignent. Elle apprend à les aimer, à supporter leurs humeurs, leurs petites manies et les horaires fixes, mais tout en étant elle-même respectée. Je vous livre pour terminer le témoignage d’une maman pleine de reconnaissance pour l’aide-soignante de son fils polyhandicapé. Celle-ci expliquait tous ses faits et gestes pour permettre à son fils de s’y préparer, puis de les accueillir sans les subir. Le métier d’aide-soignant demande de l’engagement, de l’empathie, de la gratuité. Parlons-en à nos jeunes en quête de sens pour leur métier.

Chroniques hebdomadaire de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH. 26/11/2025

Recapiti
Maxime Jaly