Baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux en France – Troisième édition 2025

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Le baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux est un sondage réalisé par Harris Interactive pour le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), avec l’appui du Centre de recherche en économie et statistique (Crest)1. Cette troisième édition permet de réaliser une comparaison avec les résultats obtenus en 2021 en en 2023.
Une majorité de Français continue à porter un jugement négatif sur le niveau et l’équité des prélèvements fiscaux et sociaux, tout en considérant que le paiement des impôts et cotisations est un acte citoyen.
Cette troisième édition permet néanmoins de relever une évolution des déterminants principaux du consentement à l’impôt. Si la satisfaction quant à l’utilisation de l’argent public et le sentiment d’équité fiscale restent les principaux déterminants, le lien entre confiance dans les institutions publiques et acceptation de l’impôt est plus significatif que celui observé en 2021 et 2023, tandis que la connaissance du système socio-fiscal n’est désormais plus un facteur explicatif de l’adhésion aux prélèvements obligatoires.

1 Unité mixte de recherche regroupant des chercheurs en sciences sociales quantitatives du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’École nationale de statistiques et d’administration économique (Ensae) et du département d’économie de l’École polytechnique.

Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 3 055 personnes âgées de 18 ans et plus (un effectif trois fois supérieur à 2021), cette troisième édition permet d’apprécier l’évolution sur cinq ans du jugement porté par les Français sur leurs prélèvements obligatoires, en recroisant les résultats avec ceux obtenus lors des éditions 2021 et 2023.

La première conclusion de cette édition est celle d’une grande stabilité des principaux résultats du consentement à l’impôt présents dans le baromètre.

Comme les années précédentes, les Français interrogés continuent à porter un jugement négatif sur le niveau général des impôts et cotisations sociales en France : 78 % considèrent qu’il est trop élevé, contre 75 % en 2021 et 2023. 19% considèrent qu’il est au bon niveau et 3 % seulement le jugent trop bas. Les cotisations sociales suscitent un jugement similaire ; 78 % des sondés les considèrent trop élevées, 18 % les estiment au bon niveau et 4 % trop faibles. Comme lors des précédentes éditions, ils jugent moins sévèrement leur propre niveau d’imposition. 61 % estiment payer trop d’impôts, 36 % jugent qu’ils paient le bon niveau d’impôts et 3 % le trouvent trop faible. Pour les cotisations sociales, les pourcentages sont respectivement de 66%, de 31 % et de 3 %.

Ils considèrent toujours très majoritairement que le paiement des impôts et cotisations reste un « acte citoyen » (à 79 % en 2025, contre 80 % en 2021 et 79 % en 2023), mais sont compréhensifs vis-à-vis de certaines pratiques d’évitement fiscal et social. Seuls 25 % estiment qu’il n’est « jamais justifié » de s’expatrier pour réduire ses prélèvements (contre 28 % en 2023), tandis que 9 % le considèrent « toujours justifié ». Les sondés se montrent à nouveau plus sévères envers le travail non déclaré lorsqu’il émane d’un employeur que lorsqu’il provient d’un salarié.

Plusieurs évolutions sont néanmoins à relever.

D’une part, la confiance accordée à l’État dans l’utilisation des fonds publics recule de manière sensible par rapport à 2023 : alors que 33 % des sondés affirmaient avoir confiance en l’État pour bien utiliser les fonds publics en 2023, cette part passe à 22 % en 2025, soit un recul de 11 points en deux ans.

D’autre part, alors que les déterminants de l’acceptation des prélèvements fiscaux et sociaux sont restés identiques sur les deux premières éditions, ils enregistrent quelques changements lors de cette édition. Le lien entre confiance dans les institutions publiques et acceptation de l’impôt est ainsi plus significatif que celui observé en 2021 et 2023 ; il reste cependant moins fort que pour le sentiment d’équité ou le niveau de satisfaction en ce qui concerne l’utilisation de l’argent public, qui demeurent les deux principaux ressorts positifs de l’acceptation des prélèvements. À l’inverse, la connaissance du système socio-fiscal n’est désormais plus un déterminant significatif de l’adhésion aux prélèvements obligatoires.

Les nouvelles questions portées lors de la troisième édition ont également permis d’apprécier l’opinion des Français sur trois sujets d’actualité.

Interrogées sur la manière de financer la hausse prévue du budget des armées (annoncée à l’été 2025), les personnes sondées refusent très largement (à 86 %) l’hypothèse d’un financement par une hausse des impôts, la majorité sollicitant la diminution d’autres dépenses (62 %). 

Le baromètre permet également de relever une perception clivée des prélèvements sur le patrimoine. Si les Français interrogés jugent majoritairement (à 56 % contre 50 % en 2021 et 54 % en 2023) que les droits payés sur les transmissions sont trop importants, une assez large minorité estime à l’inverse qu’ils ne sont pas assez importants (31 % en 2025, contre 33 % en 2021 et 31 % en 2023).

Enfin, si le système fiscal est jugé comme trop complexe en général par la majorité des Français, 90 % des personnes interrogées perçoivent néanmoins le pré-remplissage des déclarations d’impôt sur le revenu comme un moyen utile de réduire la complexité de la déclaration d’impôt.

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