Devoir de mémoire - biographie de Marcel TURQUIER - Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray - Site officiel

Compatibilità
Salva(0)
Condividi

Fiche d’identité

Naissance : 20 octobre 1894, Saint-Étienne-du-Rouvray.
Décès : 5 mai 1915 (20 ans), Verdun (55).
Profession : employé de magasin.
Grade : soldat, 72e Régiment d’Infanterie, classe 1914.
Campagne contre l’Allemagne : 3 septembre 1914 au 5 mai 1915 (8 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Marcel Turquier mesurait 1m76. Il avait les cheveux châtains et les yeux bleus.
Il avait le niveau d’instruction 2 donc il savait lire et écrire.
Il était célibataire et vivait rue Saint Germain, à Argenteuil (95).

Biographie

Marcel Gaston Turquier naît le 20 octobre 1894 à Saint-Étienne-du-Rouvray (76), dans une famille de tisserands originaires de Bolbec (76).

Cinquième enfant d’une fratrie de huit (dont deux petits garçons mourront dans leur première année), il grandit dans la commune auprès de ses deux frères et de ses trois sœurs. Il semble qu’il déménage à Argenteuil avec son frère aîné en 1912. Les deux hommes s’entendent bien : Prosper, de huit ans plus âgé, a nommé sa première fille Marcelle, d’après le prénom de son frère. Le jeune homme, qui a probablement quitté l’école assez tôt, devient employé de magasin.

Lorsque la guerre éclate, en août 1914, Marcel Turquier, âgé de 19 ans, est encore théoriquement trop jeune pour aller combattre. Il voit en revanche son frère aîné, Prosper (âgé de 28 ans), partir au front. En France, le service militaire obligatoire a lieu l’année des 20 ans : le jeune homme aurait pu n’être appelé qu’au début de l’année 1915. Néanmoins, face aux premières pertes de la guerre, l’Armée décide d’appeler avec quelques mois d’avances ses jeunes recrues. Le 1er septembre 1914, Marcel Turquier est appelé et se rend aux bureaux de l’Armée avec son cousin germain, Georges Turquier, âgé de 20 ans. Les deux garçons sont enregistrés l’un à la suite de l’autre dans le registre matricule. Là, leurs chemins se séparent. Si son cousin est affecté au 51e R.I. (Régiment d’Infanterie), Marcel Turquier rejoint quant à lui le 11e Régiment de cuirassiers (dans la Marine). Il y reste un mois, sans y connaître de combats, puis il est rapidement affecté au 36e R.I., en octobre 1914. Ce dernier tient alors la zone de Saint-Thierry (51), au nord de Reims, où il est chargé de creuser, à la nuit tombée, les premières tranchées. Le secteur est plutôt calme. L’ennemi des soldats français n’est pas l’Allemand…mais bien l’eau, qui inonde les tranchées et les refuges. Durant la période, un autre cousin germain de Marcel et Georges Turquier, Pierre Lechartier (à peine âgé de 19 ans) rejoint à son tour le front au sein du 1er R.G. (Régiment du Génie).

En mars 1915, Marcel Turquier est passé au 72e R.I. Ce dernier, qui vient de participer à la grande offensive de Champagne, a besoin de se reconstituer et de nouveaux soldats lui sont affectés. Le régiment est rapidement transporté au sud de Verdun, où il faut tenir la crête des Éparges, qui vient d’être regagnée contre les Allemands. L’Historique régimentaire raconte que l’ennemi cherche à rendre intenable la position et lance plusieurs fortes attaques courant avril 1915. Au cours de l’une d’elles, le 26 avril 1915, Marcel Turquier est grièvement blessé. Il reçoit un coup de feu en pleine poitrine. Évacué dans un hôpital de Verdun, à quelques kilomètres de là, il agonise plusieurs jours. La plaie s’infecte et le jeune homme, tout juste âgé de 20 ans, décède le 5 mai 1915. La famille est rapidement prévenue, comme l’attestent les archives militaires.

Anecdotes : une famille endeuillée par la guerre

  • Prosper Turquier (1886-1915), frère aîné de Marcel, est soldat au sein du 319e R.I. Veuf et père de trois petites filles, il est malgré tout mobilisé dès le 4 août 1914. Il est tué moins d’un mois après son jeune frère, le 2 juin 1915, dans les combats qui ont lieu entre Neuville-Saint-Vaast et Arras (62). Son nom apparaît sur le monument aux morts de Oissel, où il vivait.
  • Pierre Lechartier (1895-1915), le jeune cousin germain mobilisé en décembre 1914, est à son tour tué dans l’explosion d’une mine allemande, quelques jours après, le 6 juin 1915…à tout juste 19 ans.
  • Georges Turquier (1894-1916), engagé le même jour que son cousin Marcel, ne survit que peu de temps aux autres jeunes hommes de la famille. Grièvement blessé le 17 avril 1916, il meurt lors de son transport en ambulance, à l’âge de 21 ans.

Les noms de Pierre Lechartier et de Georges Turquier apparaissent sur le monument aux morts de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de celui de leur cousin, Marcel Turquier.


Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, registre d’état civil de Bolbec et de Saint-Étienne-du-Rouvray, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 36e R.I. et du 72e R.I.

Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Salmane JDIRRI, 3eC, collège Paul Eluard, 2024.

Recapiti
jevin