Devoir de mémoire - biographie de Joseph ANGRAND - Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray - Site officiel

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Fiche d’identité

Naissance : 26 février 1872, Éctot-l’Auber (76).
Décès : 4 septembre 1916 (44 ans), Verdun (55).
Profession : tisserand.
Grade : soldat au 24e Régiment d’Infanterie Territoriale, classe 1892.
Campagne contre l’Allemagne : 20 mars 1915 au 4 septembre 1916 (1 an et 5 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Joseph Angrand mesurait 1m64. Il avait le crâne rasé et les yeux gris.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
Il était marié à Marie Lehongre et vivait au 140 rue de la République, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Joseph Gustave Angrand naît le 26 février 1872 à Ectot-l’Auber (76), au nord de Rouen, dans le Pays de Caux. Il est le deuxième enfant d’une famille modeste. Le garçon grandit dans la commune auprès de son frère aîné, Eugène, et de sa sœur cadette, Célina. Une fois l’école terminée, Joseph Angrand devient tisserand, comme sa mère et sa grand-mère paternelle. En 1892, alors âgé de 20 ans, le jeune homme se présente aux bureaux de l’Armée pour effectuer son service militaire obligatoire. Il est néanmoins classé dans les services auxiliaires de l’Armée, à cause de problèmes de santé. Cela signifie qu’au lieu d’aller faire ses armes comme les autres hommes de sa génération, il devra travailler dans les hôpitaux de l’Armée, réparer du matériel militaire, construire des bâtiments pour l’Armée, etc…

De retour à la vie civile, Joseph Angrand s’installe à Saint-Étienne-du-Rouvray en 1905. Il a alors 33 ans. La même année, il épouse Marie Lehongre, une cuisinière de trois ans sa cadette, originaire d’Auffay. Le couple s’installe au 140 rue de la République.

Les bruits de guerre se font entendre de plus en plus. En août 1914, le conflit éclate et les hommes en âge de combattre sont appelés à rejoindre leurs régiments. Joseph Angrand, âgé de 42 ans, est pour l’instant encore épargné, du fait de ses soucis de santé et de son âge. Néanmoins, l’Armée a besoin d’hommes. Le 5 décembre 1914, la Commission de Révision du Havre le classe « bon pour le service armé ». Quatre mois plus tard, il est appelé à son tour et rejoint le 24e R.I.T. (Régiment d’Infanterie Territoriale). Ce régiment est constitué de soldats ne devant plus que quelques années de service à l’Armée, généralement âgés de plus de 35 ans (familièrement surnommés les « pépères »). Le 24e R.I.T. est cantonné au Havre jusqu’en juin 1915, chargé de protéger la ville et d’y maintenir l’ordre. Lorsque Joseph Angrand le rejoint, il n’a jusqu’alors jamais tenu une arme : il suit donc une période d’instruction. A la fin du mois de juin 1915, le 24e R.I.T. est envoyé au front, dans la Somme. Les soldats y effectuent des travaux de défense (réfection des tranchées, etc…), mais ne combat pas. Joseph Angrand et ses camarades sont ensuite acheminés vers la Champagne, durant le dernier mois d’été. Ils y effectuent les mêmes travaux d’entretien.

En février 1916, la célèbre bataille de Verdun débute. Le régiment y est rapidement envoyé. Le 24e R.I.T. semble avoir en charge la surveillance de certaines zones, ce qui n’est pas sans danger. Les évacuations de blessés sont quotidiennes et on recense plusieurs tués par semaine. Le 4 septembre, deux compagnies sont envoyées cantonner dans le tunnel de Tavannes, non loin. La 6e compagnie, à laquelle appartient Joseph Angrand, en fait partie. Ce tunnel ferroviaire, situé entre Verdun et Metz, est long de 1400 mètres et large de 5 mètres. Dès le début de la bataille de Verdun, les trains arrêtent d’y circuler et l’endroit devient un lieu de stockage de munitions et un abri pour les hommes…de plus en plus insalubre. Le soir du 4 septembre 1916, vers 21h, le dépôt de grenades situé à l’entrée ouest du tunnel prend feu, ce qui provoque une formidable explosion. Le violent incendie enfume tout le tunnel, asphyxiant les hommes présents. Les survivants s’enfuient dans le désordre général vers la sortie située à l’est…et se précipitent sous l’intense bombardement allemand qui est en cours. La catastrophe fait entre 500 et 600 victimes. Le 24e R.I.T. perd ce soir-là plus de 200 hommes, parmi lesquels se trouve Joseph ANGRAND. Le stéphanais disparaît dans cet accident, à l’âge de 44 ans. Les journaux de l’époque ne parlent pas de cet épisode, totalement censuré par le gouvernement français.


Sources : fiche matricule, actes de naissance, de mariage et de décès, registres d’état civil d’Ectot-l’Auber et d’Auffay, listes électorales d’Ectot-l’Auber (1903) et de Saint-Étienne-du-Rouvray (1913), fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 24e R.I.T.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Elyas DIAKITE, 3eC, collège Paul Eluard, 2026.

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