Dans les coulisses du chantier de l'église Notre-Dame de Louviers - Ville de Louviers

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Les gargouilles sont nettoyées et restaurées.

Depuis la mi-octobre, un échafaudage a recouvert la façade Sud de l’église Notre-Dame. Derrière les bâches, des ouvriers spécialisés dans la restauration du patrimoine œuvrent à redonner sa grandeur à cet édifice emblématique de Louviers. Visite d’un chantier pas comme les autres.

Depuis plusieurs semaines, les restaurateurs des Ateliers Chevalier s’attèlent en haut des échafaudages. Spécialisés dans la sculpture, ils ont entrepris le nettoyage de la façade Sud de l’église Notre-Dame. Afin de ne pas altérer les pierres multi-centenaires, les gargouilles et autres décors du gothique flamboyant sont nettoyés à la vapeur et par micro-gommage à base de sable. Un travail minutieux qui sera suivi par le remodelage des décors abîmés : « Nous avons de la chance d’avoir une documentation particulièrement riche sur l’église Notre-Dame qui nous permet de refaire à l’identique » détaille Nicolas Coat, de la société TERH.

Les statues vont retrouver leur place

Certaines statues décapitées présentes sur les piliers du porche du Midi vont également retrouver leur tête. « Les visages appartiennent probablement aux donateurs qui ont financé la construction de l’édifice » précise Nicolas Coat.

L’église étant classée Monument historique depuis 1846, le chantier est conduit sous la direction de l’architecte en chef des Monuments historiques, Pierre Bortolussi, qui s’assure pas à pas de la conformité des restaurations. « Avant la remise en place des statues, l’architecte en chef viendra dans notre atelier s’assurer qu’elles sont fidèles aux originales » détaille Gilles Houilliez, des Ateliers Chevalier.

Des pierres issues des mêmes carrières

Une restauration précédente effectuée avec de la pierre de l’Oise donne cette teinte jaune.

Pendant que les sculpteurs s’attèlent méticuleusement à chaque détail, les tailleurs de pierre recherchent la moindre fissure pour la combler avec de la résine ou, lorsque les pierres sont trop abimées, les remplacer par des pierres issues des mêmes carrière qu’à l’origine : Vernon, Saint-Leu ou Saint-Maximin. « C’est l’origine des pierres qui donne cette blancheur à l’édifice. On constate que certaines pierres ont été remplacées lors d’une précédente restauration par de la pierre de l’Oise, moins couteuse, mais plus jaune » constate Nicolas Coat.

Les vitraux déposés

Déposés, les vitraux vont être restaurés.

Les vitraux ont également été déposés. Une opération extrêmement délicate qui consiste à dégager chaque panneau des armatures métalliques qui le maintiennent sans créer de cassures supplémentaires. Les vitraux seront ensuite soigneusement conditionnés et acheminés en atelier afin d’être restaurés : « À l’extérieur, il y a la pollution, et à l’intérieur, les fumées des bougies, qui les ont noircis ». Cette première partie de la quatrième phase de restauration de l’église doit durer jusqu’au printemps. Dans un second temps, c’est le porche du Midi, véritable chef-d’œuvre flamboyant, qui sera remis en état ainsi que le portail en bois sculpté. L’ensemble du chantier doit durer deux ans.

La façade Sud de l’église est la plus emblématique.
Recapiti
Marion Bouchalais