L’agence du numérique de la sécurité civile et le projet NexSIS

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COUR DES COMPTES

Depuis presque 15 ans, la Cour et d’autres institutions publiques signalent le manque de mutualisation et l’obsolescence des systèmes d’information de gestion des alertes des services d’incendies et de secours (SIS). Après les attentats de 2015, qui ont entraîné leur saturation et mis au jour la nécessité de les moderniser, un projet de système national unique a vu le jour : NexSIS, qui a pour vocation d’aider les SIS à gérer les appels d’urgence (18-112) et les interventions. L’agence du numérique de la sécurité civile (ANSC) a été créée en 2018 afin de créer et déployer NexSIS sur l’ensemble du territoire. Pour autant, ce système n’était en place que dans neuf services d’incendie et de secours à mi-2025. Dans son rapport, la Cour s’attache à analyser les raisons de ce retard, les défis pour réussir son déploiement, la façon dont l’ANSC est organisée et gérée, ainsi que son financement et son avenir après NexSIS.

La Cour relève plusieurs observations :

  • L’ANSC a dû surmonter de multiples difficultés internes et externes dans la mise en œuvre du projet NexSIS, qui accuse aujourd’hui un retard de plus de trois ans. Ce retard, ainsi que des évolutions de périmètre, ont entraîné une augmentation de 40% de son coût complet, aujourd’hui réévalué à 300 M€ sur la période 2018-2031.
  • Malgré ces contraintes externes et internes, l’ANSC a atteint certains objectifs et déployé des solutions performantes pour les services d’urgence, dont le système Secourir pour l’acheminement des appels.
  • Depuis 2023, le projet est rentré en phase de déploiement opérationnel, mais sa généralisation reste un défi important. L’agence doit standardiser sa méthode de déploiement pour atteindre le rythme souhaité, qui lui permettra de couvrir l’intégralité du territoire d’ici fin 2028.
  • L’interconnexion des systèmes de gestion des appels des SIS et des SAMU est indispensable d’un point de vue opérationnel, mais s’avère complexe. Le calendrier de déploiement de NexSIS doit nécessairement être articulé avec celui du SI-SAMU.
  • L’ANSC est un opérateur sous-dimensionné qui doit améliorer la qualité de sa gestion. Pour ce faire, un réagencement du nombre d’emplois autorisés est nécessaire.
  • Le modèle économique de l’ANSC est fragile et une mobilisation du ministère est nécessaire pour matérialiser les économies importantes permises par NexSIS.
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