Dix ans après la COP21 : l’événementiel, entre héritage et responsabilité

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Le 12 décembre 2025, à l’occasion des dix ans de la COP21, acteurs et témoins de la filière événementielle se sont réunis à Paris pour dresser le bilan d’une décennie de transformation et interroger l’avenir de l’événementiel responsable.

Un héritage structurant
En 2015, la COP21 s’est imposée comme un marqueur pour l’ensemble du secteur. Loin des fastes de Versailles, initialement envisagés, le choix du Bourget a incarné une volonté de sobriété et d’efficacité. L’organisation, pilotée par Pierre-Henri Guignard, alors secrétaire général de la COP21, a mobilisé l’ensemble des parties prenantes, de l’État aux entreprises, en passant par la société civile. L’événement a été conçu pour répondre à des exigences inédites : accessibilité, zéro déchet, certification ISO 20121, compensation carbone à 120 %, inclusion des jeunes de Seine-Saint-Denis, redistribution des ressources et des équipements en fin de conférence.
Au-delà de la réussite logistique, la COP21 a généré un effet d’entraînement durable. Les méthodes et outils développés pour l’occasion ont été répliqués, notamment lors de la préparation des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les pratiques de mutualisation, d’éco-conception et de valorisation des métiers de l’événementiel se sont diffusées, contribuant à structurer une filière plus responsable.

Des avancées réelles, des défis persistants
La matinée du 12 décembre n’avait pas vocation à produire de nouveaux engagements, mais à analyser, avec recul, ce qui a réellement changé depuis 2015. Les intervenantes et intervenants ont souligné les progrès tangibles : structuration des démarches, émergence de labels (PrestaDD, LEAD), développement de guides et de formations, montée en puissance de la mesure d’impact et de la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux.
Pour Sophie Roosen, Directrice Marque & Impact de l’Union des marques, l’enjeu est désormais d’ancrer la responsabilité dans le quotidien des marketers et communicants. « Notre rôle, c’est d’animer le collectif pour que le marketing et la communication responsables deviennent la norme », explique-t-elle. L’Union des marques a ainsi engagé sa propre transformation, certifiant ses événements et intégrant les principes de sobriété, de diversité et de mesure d’impact dans ses pratiques. Pratiques qui s'appliquent naturellement aux 60 marques membres du programme Faire, et font parti depuis 2018 de leurs engagements.

La force du collectif et la nécessité d’alignement
Un constat s’impose : la dynamique enclenchée depuis la COP21 repose sur la mobilisation du collectif. Les témoignages ont mis en lumière l’importance de l’alignement entre les messages portés et l’expérience vécue lors des événements. Les directeurs RSE, souvent sollicités trop tard, appellent à une intégration précoce des enjeux de responsabilité dans la conception des événements. Le guide développé par le C3D, en partenariat avec l’Union des marques, vise à accompagner les communicants et organisateurs dans cette démarche.

Vers l’événement durable de demain
Si les avancées sont indéniables, le diagnostic reste lucide : elles demeurent insuffisantes au regard des enjeux climatiques et environnementaux. Les prochaines années devront être marquées par des arbitrages clairs, des coopérations renforcées et des résultats mesurables. Les travaux portés par la Climate House, la place accordée aux nouveaux récits et à la culture, le lien avec la communication responsable et l’innovation dans les solutions, dessinent les contours d’un événementiel à la hauteur des défis de notre temps.

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Sophie ROOSEN