Couleurs vibrantes, poésie du quotidien et univers onirique : Noémie saupoudre le réel d’imaginaire à travers ses illustrations digitales. Diplômée du Campus Fonderie de l’Image, elle s’est lancée en freelance et signe cette année l’affiche de la 13ᵉ édition des Puces de l’Illu. Dans cette interview, elle revient sur son parcours, son lien avec le Campus, ses inspirations et les coulisses de la création d’une affiche ultra vitaminée, entre nature, rêve et envie de découverte.
1-Pour commencer, peux-tu te présenter brièvement : qui es-tu, d’où tu viens, et qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l’illustration / le graphisme ?
Je m’appelle Noémie, j’ai 26 ans, je suis illustratrice freelance et créatrice d’univers poétiques. Je dessine depuis toute petite mais c’est très récemment que j’ai eu envie d’en faire mon métier. Durant mes études de design graphique, j’ai appris à utiliser la Suite Adobe et notamment Illustrator qui m’a ouvert les portes de l’illustration digitale que j’ai adoré. Ensuite, j’ai beaucoup pratiqué comme passe-temps, puis je suis passée sur Procreate et j’ai plongée tête la première dans ce monde ! Partager mes créations sur Instagram m’a permis d’être visible auprès des marques et en recevant mes première propositions de contrat j’ai eu envie de me lancer en freelance car cela coïncidait avec la fin de mes études.
2-Quel est ton lien avec le Campus Fonderie de l’Image; y as-tu étudié, ou quelle a été ta relation avec l’école ? Quelle formation tu as fait et ce qu’elle t’as apporté ?
C’est au Campus Fonderie de l’Image que j’ai terminé mes études par un mastère Directeur-e de création en design graphique car c’est le métier pour lequel je me destinais à la base ! L’école m’a appris à expérimenter, à me faire confiance, à approfondir mes connaissances en matière de mise en page et d’impression ce qui m’est très utile aujourd’hui. J’ai aussi beaucoup apprécié la dimension culturelle du design qui y est enseignée loin de l’aspect trop corporate ou institutionnel.
3-En regardant ton parcours et ta production, comment décrirais-tu ton univers artistique aujourd’hui; ce qui te définit, ce qui t’inspire le plus ?
Évidemment, je suis tentée d’évoquer la joie des couleurs mais c’est quelque chose qui revient chez énormément d’artistes. J’aime dire que je saupoudre le quotidien de poésie en le rendant plus vibrant et plus amusant à travers mes dessins. Je suis aussi très inspirée par la nature et les objets qui m’entourent et j’adore créer des compositions oniriques à mi-chemin entre imaginaire et réalité.
4-Cette année, tu es l’artiste derrière l’affiche de l’édition #13 des Puces de l’Illu; comment as-tu accueilli la nouvelle quand tu as su que c’était toi qui allais la réaliser ?
J’ai été extrêmement touchée ! Ayant fait mes études au Campus, les Puces de l’Illu est un événement que j’attends chaque année avec beaucoup d’impatience, que j’y sois pour tenir un stand ou pour visiter c’est toujours un week-end que j’apprécie beaucoup. C’est aussi très émouvant que 3 ans après mon diplôme je puisse faire partie des archives des différentes affiches réalisées depuis la première édition : quand j’étais élève je passais dans un couleur où elles étaient affichées et j’ai rêvé d’y être moi aussi, peut-être que je l’ai manifesté finalement !
5-Peux-tu revenir sur le processus de création; de l’idée initiale jusqu’à l’affiche finale : inspiration, recherches, croquis, ajustements… ?
Pour chaque projet je pars généralement sur 2 idées très différentes de croquis afin de laisser le choix. En premier, j’avais en tête un personnage qui semble partir en quête vers les Puces de l’illu et où la destination serait un paysage ouvert comme une fenêtre sur un jardin géant avec beaucoup de plantes. La seconde idée était une composition en patchwork, caractéristique de mon univers, présentant divers éléments que j’aime illustrer et en rapport avec le monde de l’illustration, du graphisme et de l’école. C’est la première qui a été retenue avec aucun ajustement, pour mon plus grand plaisir car je raffole des paysages. Ensuite, la mise en couleur est vraiment instinctive, le digital permet aussi cette fluidité dans l’harmonisation des teintes, et le résultat est à l’image de ce que j’avais en tête : ultra vitaminé et poétique, tout ce que j’aime !
6-Y a-t-il un message, un thème ou une intention particulière que tu as voulu transmettre à travers cette affiche ? (Quelque chose en lien avec l’illustration, le public, ou l’esprit de l’événement.)
Je souhaitais transmettre l’envie de découverte, l’événement accueille tellement d’artistes aux styles très variés, il y en a pour tous les goûts. Je vois vraiment cette visite comme une quête : un·e illustrateur·rice émergent·e à connaitre, une affiche à dénicher, des objets insolites à dégoter, beaucoup de personnes à rencontrer et surtout plein de forme d’art à apprécier, une petite aventure en un week-end finalement ! Et même si le style de mon illustration ne reflète pas tous ceux qui sont présents, l’explosion des couleurs permet de représenter cette diversité !
7-Qu’est-ce que ça représente pour toi, personnellement, de participer à un tel événement; en termes d’émotion, de visibilité, de projets futurs… ?
C’est un immanquable pour moi ! L’événement existe depuis plusieurs années et il s’est agrandit en accueillant davantage d’artistes et de visiteurs. Aujourd’hui, les Puces de l’Illu est un des marchés les plus connus dans le monde de l’illustration française donc c’est l’endroit où il faut être en décembre. J’ai eu la chance de participer à deux reprises en tant qu’exposante et parmi les nombreuses rencontres, il y a aussi des prises de contact professionnelles : des éditeur·rices qui viennent faire du repérage, des boutiques qui demandent nos cartes de visite ou des agences qui en profitent pour dénicher de futurs talents. Au-delà de ça, c’est aussi un week-end joyeux et rempli de bienveillance, de gentils mots sur notre travail, c’est hyper appréciable et ça rebooste pour terminer l’année sur une bonne note. C’est un gros shot de positivité !