Le conseil de développement régional d’Île-de-France a organisé son premier événement Place Pop samedi 29 novembre au centre socioculturel Noguès à Paris. Une cinquantaine de participant·es, dont une majorité de jeunes mobilisés par les EPJ Flandre (Paris 19e) et le Miroir (Paris 14e), a participé aux échanges sur un thème essentiel : le vote. L’après-midi s’est organisé entre temps en plénière et en ateliers, quiz et production de propositions pour inciter au vote et favoriser le débat démocratique. Ce premier café citoyen ouvre une série prometteuse de rendez-vous territoriaux, mélangeant usager·ères de tout âge, bénévoles, professionnel·les Léo et partenaires.
Les conseils de développement régionaux (CDR), pensés dans le cadre du projet stratégique 2024-2030 de la Fédération Léo Lagrange, ont vocation à renforcer notre ancrage territorial, en créant des espaces d’engagement, au service de l’utilité sociale de nos métiers et répondant à des enjeux locaux.
Les membres du CDR d’Île-de-France ont travaillé pendant plusieurs semaines à l’organisation de ce 1er événement intitulé « Place au vote ! L’importance du vote face à la défiance démocratique et à l’affaiblissement du débat démocratique en France ». Les objectifs poursuivis :
- Comprendre le fonctionnement du vote (pour qui, quand…)
- Identifier les institutions et leurs pouvoirs respectifs
- Favoriser un débat démocratique constructif
- Encourager l’inscription sur les listes électorales
- Expérimenter la décision collective
Place au vote : est-ce utile de voter ?
Emilie Westrelin, déléguée territoriale à la petite enfance et membre du CDR, accueille les participant·es dans le hall du centre socioculturel. Puis, le café citoyen démarre par un mot d’accueil de Kevin Dussous, référent Place Pop du CDR. Il rappelle tout d’abord qui est la Fédération Léo Lagrange et annonce le sujet du jour : « en tant qu’association d’éducation populaire, nous tenons à rappeler l’importance du vote dans la vie citoyenne de chacun, c’est pourquoi nous organisons ce premier événement Place Pop sur ce sujet essentiel pour la démocratie. »
Lise Joseph, déléguée territorial à l’animation et coordinatrice du CDR d’Île-de-France, introduit ensuite Simon, de l’ONG « A voté », qui va co-animer l’après-midi. Il présente son association : « notre mission est de défendre les droits civiques et de développer le progrès démocratique partout où cela est possible. Nous sensibilisons également tous les citoyens au droit de vote et à l’inscription sur les listes électorales ».
Pour expérimenter le vote dès le début de l’animation, tou·tes les participant·es sont invités à se positionner sur la question suivante : « Est-ce utile de voter ? ». Chacun·e dispose des bulletins oui et non ou peut choisir de voter blanc. Kevin circule avec une urne et les bulletins sont progressivement collectés. Le dépouillement démarre, les votant·es sont incité·es à s’exprimer sur leur choix.
Carmen, usagère du centre social, ouvre le débat : « J’ai voté oui, car en votant, on est actif, on participe à ce qui se passe. » Une autre personne prendre la parole : « c’est une question délicate, qu’est-ce qu’il y a derrière un vote ? Qu’est-ce qui sera fait avec notre vote ? ». Un jeune poursuit : « j’ai voté blanc, car je pense que ça dépend. Je me demande aussi ce qu’il y a derrière un vote. Mais en même temps, si mon vote apporte à quelque chose, j’ai comme un sentiment d’équipe. »
Alexandrine, salariée Léo Lagrange Animation (LLA), intervient : « ce qui me questionne, c’est que ces dernières années j’ai voté pour contrer la montée du fascisme, par pour quelqu’un en particulier. »
Kevin revient en plénière avec les résultats du dépouillement : 45 ont répondu oui, 1 non et 1 abstention.
Un quiz pour rappeler le fonctionnement démocratique et les institutions
Simon reprend le micro pour initier le quiz sur le vote, le débat démocratique et les institutions. Une série de questions, auxquelles chacun·e peut répondre via une application sur son smartphone, permet de rappeler les fondements démocratiques et du fonctionnement électoral.
Une question sur l’abstention met en exergue qu’une personne sur 5, en France, en âge de voter, n’exerce pas son droit. Simon précise que l’abstention est particulièrement importante chez les jeunes et demande à l’assemblée son avis sur ce constat. Une personne suggère : « parce qu’on ne s’intéresse pas à eux ». Un autre participant complète : « il y a des gens mal-inscrits ou pas inscrits ». L’animateur de l’ONG « A voté » rebondit : « beaucoup de jeunes sont mal-inscrits car ils partent de chez leurs parents, déménagent fréquemment pour leurs études et le travail et n’accomplissent pas les démarches pour se ré-inscrire dans leur nouveau lieu de vie. »
Réfléchir à des propositions en sous-groupes, sur le vote et la vie démocratique
A l’issue du quiz, Simon récapitule les principaux enseignements puis annonce les 3 thématiques qui vont être abordées dans les ateliers :
- L’accessibilité du vote
- La qualité des débats démocratiques
- La vie démocratique locale
Les participant·es sont réparti·es en sous-groupes, chacun choisira l’un de ces thèmes et devra émettre 5 propositions pour faire avancer son sujet. Les ateliers sont animés par Simon, les membres du CDR et les responsables des Espace Paris Jeunes (EPJ) Flandres et le Miroir.
Dans le groupe de Simon, c’est le thème de l’accessibilité du vote qui a été choisi. Il interroge : « que pensez-vous du vote à 16 ans ? ». Une jeune répond, dubitative : « non, à 16 ans on n’a pas la maturité, certains jeunes ne sont pas matures », une autre participante abonde : « moi à 16 ans, la politique ça m’intéressait pas ! ». Un usager les contredit : « moi je suis pour le vote à 16 ans et même de le rendre obligatoire ». Il étaye son propos en expliquant que le vote est marqué socialement, il observe, dans son arrondissement, que dans les quartiers aisés le taux de participation est élevé, alors que dans les quartiers populaires, l’abstention est forte. Après un court débat contradictoire sur le caractère obligatoire du vote, Simon interroge : « et le vote en ligne, qu’en pensez-vous ? ».
Le groupe ne perd pas de vue qu’il doit aussi émettre ses propres propositions ! Il évoque la mise en place d’une contre-partie financière pour récompenser les votant·es ou encore de rendre les programmes des candidat·es et leurs prises de paroles plus compréhensibles, dans un niveau de langage plus accessible.