Uanna, le chien qui ouvre les portes… et les cœurs

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Avec Uanna, son chien d’assistance, Charlotte de Vilmorin raconte une aide précieuse au quotidien qui crée du lien, humanise le handicap et ouvre à une écologie profondément incarnée : Chronique RND de Florence Gros du 24 décembre 2025

Clara : Vous voulez nous parler de Charlotte de Vilmorin, une entrepreneuse engagée pour rendre la mobilité accessible à tous, et de Uanna.

Charlotte est en effet une entrepreneuse, et aussi une globe-trotteuse et une écrivaine. Elle a notamment écrit Ceci est mon corps, un témoignage puissant, son témoignage de personne en fauteuil roulant qui perd ses capacités motrices et trouve un chemin de foi jusqu’à devenir vierge consacrée. Si je vous parle d’elle, c’est à cause de ses talents d’écriture qu’elle prête à Ombres & Lumière, la revue que publie la fondation OCH. Elle est chroniqueuse pour le tout nouveau site de la revue. Et sa dernière chronique parle de Uanna qui l’aide dans son quotidien en réalisant des gestes qu’elle ne peut plus faire à cause de ses bras devenus trop peu mobiles. Uanna n’est pas son aide à domicile, ni une amie étrangère. Uanna est son nouveau chien d’assistance, qui prend la suite d’India. Depuis 10 ans donc, Charlotte partage son quotidien avec un assistant à quatre pattes qui lui enseigne bien des choses sur notre humanité. Or, je dois avouer, Clara, que je crains assez les chiens et que, bien souvent, je suis davantage irritée par ces chiens non tenus en laisse qui viennent se frotter à moi ou qui urinent sur les roues de mon vélo qu’émerveillée ou curieuse de ce qu’ils peuvent m’apprendre.

Clara : Comment Charlotte a-t-elle réussi à vous convaincre de vous intéresser aux chiens ou tout au moins au sien ?

Charlotte m’a en effet mise sur un chemin de réconciliation avec les chiens. Ma peur n’est pas complètement dissipée mais je suis prête à m’émerveiller. Déjà, une amie aveugle m’avait vanté son chien capable de l’emmener dans toutes ses courses. J’avais été séduite par l’intelligence de son chien. Uanna, lui, peut répondre à de nombreux besoins de Charlotte, il les anticipe même. Il allume, ouvre une porte, ramasse les objets tombés. Je m’émerveille aussi du lien qu’il crée entre Charlotte et les autres maitres qui n’oseraient sans doute pas s’approcher de son fauteuil. Charlotte parle de Uanna comme d’« un brise-glace qui dissipe immédiatement les éventuelles gênes ou peurs de maladresse ». Uanna fait donc de la sensibilisation au handicap ! Ce chien l’oblige aussi à sortir de chez elle et à profiter de la nature car il doit courir dans un parc au moins 3 fois par semaine. Dans la nature, Charlotte prend soin de sa santé mentale et physique et se reconnecte avec la création. Ce sont ses mots ! Uanna lui fait donc faire de l’écologie intégrale, la forçant à être en relation avec elle-même, les autres, son Créateur et la création. C’est assez complet !

Clara : Conquise ?

Charlotte ne cache pas l’exigence et la patience que demande un chien. Il perd ses poils, il crotte, il faut le laver, le soigner et le nourrir. Je ne suis pas certaine d’être complètement prête ! Un dernier argument m’a aussi fait réfléchir. Elle écrit : « Uanna est un rempart contre le technosolutionnisme ». Un robot pourrait remplacer son chien mais elle a choisi la compagnie d’un chien, créature de Dieu, limité et parfois agaçant, plutôt que la technique. Alors merci à tous ces chiens, compagnons de vie, créateurs de liens, disponibles et serviables. Mais que, surtout, cela n’empêche pas les hommes de fournir aux personnes limitées par un handicap ou une maladie, une aide concrète, comme remplir un dossier administratif si la personne ne peut écrire, une explication à la personne aveugle sur ce qui l’entoure ou des paroles réconfortantes à celui qui souffre. Doux et joyeux Noël à chacun !   

Chroniques hebdomadaire de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH. 24/12/2025

Recapiti
Maxime Jaly