Le centre hospitalier de Saint‑Quentin constitue le principal établissement sanitaire du département de l’Aisne, doté d’un capacitaire important, de nombreuses spécialités médicales et d’équipements innovants.
Il détient des parts d’activité majoritaires sur son territoire d’attractivité, en progression depuis 2019, et occupe un positionnement de recours sur la cancérologie et la cardiologie, avec une activité plus valorisée en séances et en ambulatoire. L'établissement se trouve à la tête d’une direction commune de six établissements et d’un vaste groupement hospitalier de territoire (GHT) de 11 établissements dont il est l’établissement support. En conséquence, le centre hospitalier de Saint‑Quentin soutient et aide ce vaste ensemble territorial sanitaire et médico-social, que ce soit en termes de ressources humaines, l’établissement connaissant une croissance de ses effectifs sur la période de contrôle et une forte hausse du coût de la permanence des soins, ou par le pilotage d’une fonction achat mutualisée, dont la traduction en gains reste à confirmer.
Il pâtit notamment de nombreuses créances douteuses, particulièrement envers les autres établissements de la direction commune pour lesquels le centre hospitalier joue un rôle d’aide en trésorerie, ce qui fausse son résultat et risque, en cas de dépréciation probable de ces créances, d’alourdir encore son déficit.
De cette problématique de sincérité comptable résulte une situation budgétaire préoccupante, le centre hospitalier présentant un déficit structurel, malgré des aides importantes reçues de l’ARS, avec une trésorerie en tension, où les délais de paiement fournisseurs trop élevés servent de variable d’ajustement à l’absence de recouvrement des créances sur les établissements du GHT.
L’exploitation de l’établissement ne permet pas de financer ses investissements, principalement couverts par l’emprunt et le prélèvement sur le fonds de roulement, ce dernier étant de surcroît grevé par un report à nouveau déficitaire important.
La prospective à moyen terme confirme ces tendances préoccupantes et interroge la soutenabilité d’un modèle économique dans lequel les difficultés financières des établissements en direction commune et membres du GHT grèvent les perspectives de redressement de l’établissement support. Ce redressement passera nécessairement par le traitement du déséquilibre financier global de ce territoire.