Désindustrialisation : l'APVF interpelle le Premier ministre - APVF

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18 décembre 2025

Dans un contexte de multiplication de plans sociaux, touchant tout particulièrement l’industrie des petites villes, le Président de l’APVF, Christophe Bouillon, a rédiger un courrier à l’attention du Premier ministre pour alerter sur la situation. 

L’APVF appelle à se hausser à la hauteur de l’enjeu de la réindustrialisation du pays, ou du moins d’en limiter la désindustrialisation, de nouvelles pratiques s’imposent. Il s’agira de coconstruire, avec les collectivités, des projets articulés aux spécificités du territoire et de l’entreprise. La réussite de l’exercice repose sur la mise en œuvre d’une gouvernance territoriale s’appuyant sur la coopération entre collectivités, acteurs économiques et représentants de l’Etat local. De nombreuses formes d’hybridation fructueuses restent à construire.

Dans la plupart des plans sociaux ou restructurations d’entreprises, annoncés ces derniers mois, les collectivités territoriales, celles du bloc communal, comme les régions, se sont fortement engagées en faisant jouer plusieurs leviers (rachats de bâtiments ou de terrains, participation et soutien aux coopératives) : elles doivent être davantage encouragées dans leur action.

Du point de vue des maires, le premier levier mobilisable est celui du foncier. Ce sont dans les petites villes que se trouve le foncier disponible nécessaire à l’installation d’équipements industriels. Or, le contexte du « ZAN » (objectif de Zéro Artificialisation Nette inscrit dans la loi climat et résilience de 2021) est une source d’incertitude à la fois pour les décideurs économiques et les élus locaux. Il convient de simplifier et de clarifier les règles en matière d’implantations industrielles.

Deuxième axe d’importance : les compétences. Si 70% de l’emploi industriel se situe dans les communes de moins de 20 000 habitants, force est de constater que ce n’est pas le cas de l’offre de formation initiale. Nous devons nous fixer comme objectif collectif de faire coïncider la carte de la formation avec la carte de la production.

Le troisième axe incontournable est celui du coût de l’énergie, qui est un facteur clef pour de nombreux industriels. Nous devons travailler au développement d’une énergie abordable et produite localement, avec comme horizon le développement de l’autoconsommation énergétique. Là encore, la géographie des énergies renouvelables se recoupe en grande partie avec celle des petites villes. C’est dans les petites villes que se jouera largement la transition énergétique.  Cette transition ne sera réussie sans trajectoire claire définie au niveau national, et déclinée au niveau local en prenant en compte les réalités économiques des territoires concernés.

Quatrième axe, les maires comme les industriels réclament un effort massif en matière de simplification des règles de la commande publique. Dans une logique de développement du tissu économique du territoire et de transition écologique, nous souhaitons pouvoir nous appuyer plus simplement, lorsque nous choisissons nos prestataires, sur les entreprises du territoire : il ne s’agit pas de contourner les impératifs de la concurrence, mais de l’encadrer, pour maintenir une saine émulation entre entreprises locales. Nous suivons avec une attention particulière les mesures en préparation allant dans ce sens.

Enfin, il paraît essentiel aux élus de l’APVF, en dépit du contexte financier et budgétaire contraint, de tout faire pour soutenir l’investissement public local, notamment pour réussir la transition écologique et énergétique et dynamiser l’emploi dans nos territoires.

Pour l’Association des Petites Villes de France, il n’y aura pas de réindustrialisation réussie sans une forte implication des collectivités, seules capables de créer un écosystème favorable à l’implantation des entreprises, mais nous avons besoin de signaux clairs de l’Etat allant dans ce sens.

Télécharger le Courrier de l’APVF au Premier ministre

Télécharger le Communiqué de Presse de l’APVF

Recapiti
Elias MAAOUIA