Q - Il y a tellement de vidéos qu’il y a un compte officiel de riposte qui a été créé par le Quai d’Orsay. On a avec nous Pascal Confavreux, qui [en] est le porte-parole. Bonsoir. C’est quoi l’idée de votre compte Twitter ? J’ai regardé aujourd’hui par exemple, vous n’avez pas fait de réponse à la fake news de ce coup d’État à l’Élysée ?
R - Bonsoir, merci beaucoup de votre invitation. Ce compte, effectivement, c’est un compte nouveau. Il y a à peu près deux mois, désormais, qu’il est créé. Il est sur Twitter. J’incite tous vos auditeurs à le regarder. Le but, c’est de montrer que nous changeons de posture. On ne peut pas gagner la guerre informationnelle si on ne mène pas la bataille. Et donc, il va poster de manière rapide des réponses dans des conversations sur d’autres comptes où on va être attaqués, où il y a de la désinformation qui peut être engagée. Voilà, donc c’est cela que l’on fait.
Q - Vous avez répondu à cette vidéo sur ce coup d’État ? Pourquoi il n’y a rien sur votre compte à ce sujet ?
R - Après, il y a les arbitrages pour savoir « est-ce que c’est plus intéressant d’aller la poster ou pas ? » Il y a, vous savez, le fameux effet Streisand qui peut dire que cela peut avoir un contre-effet, en réalité, parce que vous donnez de la visibilité ou pas, etc. En l’espèce, à ce stade, il n’était pas décidé que c’était utile. On va poster assez souvent, notamment sur des sujets, bien sûr, sur la guerre en Ukraine, par exemple, ou sur la désinformation qui peut toucher aussi notre système démocratique.
Q - Alban Mikoczy, une question pour vous.
Q - Camille disait il y a quelques minutes, ou c’est Nathalie d’ailleurs, qu’en Afrique francophone, ça avait eu une importance majeure dans les événements au Mali, au Burkina [Faso]. Est-ce que votre idée est une structure strictement défensive pour s’opposer à des choses fausses qui circuleraient ? Ou est-ce que la France va investir, finalement, comme le font d’autres puissances, sur de l’influence sur les réseaux sociaux et pourquoi pas même sur la critique d’autres États ?
R - Alors, la chose, c’est d’une part de faire de l’analyse et de la veille. Donc cela, c’est le premier élément et on a monté en compétence considérablement avec le ministère des armées, avec un service du Premier ministre qui s’appelle VIGINUM, qui est celui d’ailleurs sur cette vidéo de Facebook qui a signalé à Pharos et à Meta, et donc qui a été le service qui a fait cette déclaration, et puis évidemment aussi avec le ministère des armées, avec l’ensemble de nos ambassades, cela, c’est la première chose. La deuxième chose, c’est d’être effectivement en capacité de riposte, donc il faut être le plus rapide possible, il faut être en capacité de créer des contenus, et d’essayer d’avoir de l’impact, ça peut passer par une forme de fact-checking, en disant « voilà notre vérité » par exemple, ça peut passer parfois par l’humour, mais allez voir le compte, vous verrez. Et puis après, cela peut passer par effectivement la coordination de nos différents comptes institutionnels, notamment que nous avons à l’étranger, l’ensemble des ambassades, on a 180 ambassades, ça fait à peu près 700 comptes institutionnels que nous pouvons coordonner, nous avons à peu près de dix millions de followers sur l’ensemble des plateformes à l’étranger et trois millions de followers sur les différentes plateformes depuis les comptes centraux.
Q - Pascal Confavreux, j’ai regardé votre compte Twitter de French Response. Pour le moment, sur ce compte-là, c’est 12.000 followers. On peut s’interroger aussi sur la force de frappe potentielle face à absolument toutes les fausses informations qu’on voit défiler. Nathalie avait aussi une question complémentaire à vous poser.
Q - Vous faites de la contre-information, si j’ose dire, mais comment ça peut se combiner avec simplement la demande d’interdiction à ceux qui diffusent ce genre de choses ? Parce que manifestement, le jeune Burkinabé a accepté d’enlever ce qu’il avait posté, mais s’il n’avait pas accepté de l’enlever, ça circulera encore. Et là, on est complètement impuissants.
R - Tout à fait, et c’est…
Q - Rapidement, quels sont vraiment vos moyens d’action ?
R - Ça, voilà, vous avez dit, on est encore avec un nombre de followers qui est assez limité. Ce qui est important pour nous, comme critère, c’est moins le nombre de followers, parce qu’en fait, les gens, ils ne vont pas venir sur ce compte-là. Ce qui est important, c’est d’aller poster cette réponse et de créer de l’engagement dans les conversations, c’est pour cela que cela s’appelle Response, dans les conversations où nous sommes attaqués. Et puis, enfin, et nous en appelons, et c’était bien la réflexion du Président de la République hier face aux lecteurs de la Provence, c’était, nous en appelons à la responsabilité des plateformes. Il y a une législation européenne qui s’appelle le DSA, et quand nous leur signalons des contenus que l’on pense préjudiciables, on voit qu’elles ne les prennent pas en compte. Et c’est embêtant pour le débat public.
Q - Merci beaucoup Pascal Confavreux.