Meta description : Apprenez à distinguer l’émotion (toujours acceptable) du comportement (parfois inacceptable) pour accompagner l’adulte trisomique avec justesse.
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« Tu n’as pas le droit d’être en colère ! » Cette phrase, bien intentionnée, est profondément injuste et contre-productive. Personne ne choisit ses émotions. La colère, la peur, la tristesse surgissent en nous sans notre permission. Punir quelqu’un pour ce qu’il ressent, c’est punir l’involontaire.
En revanche, nous avons une marge de manœuvre sur nos comportements. Même en colère, nous pouvons choisir de ne pas frapper. Même submergés, nous pouvons apprendre à exprimer notre détresse autrement qu’en cassant des objets.
Cette distinction entre l’émotion (toujours acceptable) et le comportement (parfois inacceptable) est fondamentale pour un accompagnement juste et efficace de l’adulte trisomique.
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L’émotion est toujours acceptable
Les émotions sont involontaires
Personne ne décide de ressentir de la colère, de la peur ou de la tristesse. Ces émotions surgissent en réponse à des situations, des pensées, des sensations. Elles sont des réactions automatiques du système nerveux.
Les émotions ont une fonction
La colère signale qu’une limite a été franchie. La peur signale un danger. La tristesse signale une perte. Ces émotions portent des informations précieuses.
Interdire les émotions est impossible et nocif
Demander à quelqu’un de ne pas ressentir ce qu’il ressent est voué à l’échec. Pire : les émotions refoulées ne disparaissent pas, elles s’accumulent et finissent par exploser plus violemment.
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Certains comportements ne sont pas acceptables
La distinction essentielle
L’émotion est ce qu’on ressent à l’intérieur. Le comportement est ce qu’on fait à l’extérieur. On peut être furieux (émotion acceptable) sans frapper (comportement inacceptable).
Les comportements qui posent problème
Frapper, mordre, griffer (violence physique). Casser des objets, jeter des choses (destruction). Insulter, crier des choses blessantes (violence verbale). Se faire du mal (auto-agression).
Poser des limites claires
« Je comprends que tu sois très en colère. La colère, c’est normal quand quelque chose nous frustre. Mais frapper, ce n’est pas acceptable, même quand on est en colère. »
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Comment appliquer cette distinction
Pendant la crise
Sécuriser d’abord (empêcher les comportements dangereux). Ne pas reprocher l’émotion. Intervenir sur le comportement si nécessaire, sans s’attaquer à l’émotion elle-même.
Après la crise
Lors du débriefing, bien distinguer les deux : « Ta colère était compréhensible, tu avais des raisons d’être fâché. Ce qu’on va travailler ensemble, c’est comment exprimer cette colère autrement que par les coups. »
En prévention
Enseigner des moyens acceptables d’exprimer les émotions fortes : taper dans un coussin plutôt que sur une personne, crier dans un oreiller, aller marcher pour se défouler, utiliser des mots pour dire sa colère.
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Les erreurs à éviter
Punir l’émotion
« Tu vas au coin parce que tu étais en colère » confond émotion et comportement. La personne apprend qu’il est interdit de ressentir, ce qui est impossible et génère de la honte.
Minimiser l’émotion
« Tu n’as pas de raison d’être en colère » invalide le ressenti. Même si la raison vous semble insignifiante, l’émotion est réelle pour la personne.
Excuser tous les comportements
« Il ne peut pas s’en empêcher, il est handicapé » est une forme de condescendance qui prive la personne de la possibilité de progresser. Les limites sont aussi une forme de respect.
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L’objectif à long terme
L’objectif n’est pas de supprimer les émotions mais d’élargir le répertoire de comportements disponibles pour les exprimer. Avec le temps, la personne apprend qu’elle peut être en colère ET trouver des moyens acceptables de le montrer.
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Ressources DYNSEO
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