Classement de trois arbres remarquables en Deux-Sèvres

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Au terme d’une longue procédure, trois arbres remarquables s’apprêtent à être classés dans le département des Deux-Sèvres.

Les arrêtés ministériels sont attendus au premier semestre 2025.

Ces trois nouveaux classements par l’État au titre des Monuments naturels, interviennent sur des éléments patrimoniaux ponctuels et recentrent la politique des sites sur ses origines. Ils reflètent en effet l’esprit de deux lois importantes, celle du 21 avril 1906, organisant la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique et celle du 2 mai 1930, ayant pour objet de compléter cette loi, en réorganisant la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire et pittoresque.

Surdimensionnés, tortueux, empreints d’histoire et hors du commun, ces grands témoins du patrimoine vivant Deux-Sévrien ont traversé les générations, découvrez-les :

© DREAL Nouvelle-Aquitaine

Le Cormier de Chamier, à Azay-le-brûlé, est un arbre d’essence rare, autrefois essentiellement cultivé pour son bois particulièrement dur. D’un âge et d’une hauteur exceptionnels (400 ans et plus de 20 mètres) et au port majestueux, il risque d’être abattu en cas de cession du bien immobilier, le sujet prenant beaucoup d’espace sur la parcelle jardinée. C’est pourquoi son propriétaire en a demandé la protection. Son caractère pittoresque inscrit dans la loi a été retenu.


© DREAL Nouvelle-Aquitaine

Le Chêne du pigeonnier de Pouzay, à Béceleuf, mérite un classement pour l’ensemble unique en France, formé par le pigeonnier et l’arbre, selon les caractères historique (rappel de l’abolition des privilèges lors de la nuit du 4 août 1789) et pittoresque, avec sa situation sur un relief dominant la vallée de l’Autize et la campagne environnante.


© DREAL Nouvelle-Aquitaine

Le Chêne, dit de « Robert le Chouan », au lieu-dit « la Cigogne », à Saint-Pardoux, sans doute l’un des plus vieux du département, est exceptionnel à plusieurs points de vue : par sa circonférence (8,60 mètres à 1 mètre 30 du sol), son âge (500 à plus de 900 ans selon les estimations), sa hauteur (25 mètres) et l’histoire qui lui est rattachée : son tronc creux aurait servi de refuge à François-Augustin Robert, dit Robert le Chouan, légitimiste qui participa à l’insurrection royaliste dans l’ouest de la France en 1832. Il était déjà creux au début du XIXᵉ siècle et suffisamment vaste pour abriter plusieurs personnes lors de cet épisode. Il mériterait donc le classement en tant que monument naturel, au titre des critères pittoresque et légendaire.


Ces 3 arbres ont fait l’objet d’un diagnostic phytosanitaire accompagné de préconisations pour leur sauvegarde. Ce diagnostic a été versé au dossier d’enquête publique qui s’est déroulée fin 2023 et a fait l’objet d’avis uniquement favorables, y compris de la part des communes concernées et des propriétaires.

Une longue procédure

  • La mise à jour de l’inventaire des arbres remarquables des Deux-Sèvres en 2015, a permis d’identifier six sujets comme étant dignes d’une protection au titre des sites et monuments naturels (art. L.341 et suivants du Code de l’environnement). Ce projet a fait l’objet d’une inspection générale en juillet 2019, trois ont été retenus susceptibles d’être classés.
  • Le dossier a été présenté en CDNPS le 25 janvier 2023, qui lui a réservé un avis favorable à l’unanimité.
  • La Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages (CSSPP) s’est prononcée favorablement sur ce projet de classement le 7 novembre 2024.

À noter : l’association « arbres » réalise au niveau national un travail colossal d’inventaire des arbres remarquables, mais à l’inverse du classement dont il est question, cette distinction d’arbres remarquables ne confère aucune protection particulière.

Sylvain Provost, inspecteur des sites et chargé de mission paysages de la DREAL Nouvelle-aquitaine pour les Deux-Sèvres, a porté cette démarche. Il précise : "le classement de ces 3 arbres a fait l’objet d’une procédure longue de quasiment 10 années et relance cette politique de protection de monuments naturels vivants. À l’exception d’un sujet en Bourgogne en 2018, aucun arbre n’avait été classé depuis 1945. Compte tenu du nombre important de sollicitations depuis le 7 novembre dernier, ce classement suscite l’intérêt de nombreuses associations et collectivités."

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