La Ville de Saint Lô et son CCAS ont souhaité initier, en lien avec leurs partenaires, un projet de Maison des Solidarités. Dans ce cadre, l’État propose son soutien, notamment financier, par la signature d’un Pacte Local des Solidarités 2024-2027.
Ce partenariat a pour objectif de sceller les engagements des différentes parties dans le projet de Maison des Solidarités, porté par la Ville de Saint Lô. Dans ce cadre, l’État débloquera cette année une somme de 50 000 € que la Ville utilisera pour le financement d’un poste de chargé de projet.
Les signataires de cette convention sont :
- Emmanuelle LEJEUNE, Maire de Saint Lô ;
- Christophe LECOMTE, Directeur de la DDETS de la Manche, qui représentera Monsieur le Préfet ;
- Florence LIANOS, Commissaire à la lutte contre la pauvreté ;
- Une représentante du ministère des solidarités - délégation interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté ;
- Un élu représentant du Département de la Manche.
Des représentants des structures et associations impliquées dans le projet de Maison des Solidarités seront également signataires :
- le Centre-Médico-Social Val de Vire ;
- le Centre Communal d’Action Sociale de Saint-Lô ;
- les Restaurants du Cœur ;
- le Secours Populaire ;
- le Secours Catholique ;
- le Collectif Saint-Lois d’Aide aux Migrants (CSLAM) ;
- la Croix-Rouge Française ;
- la Société Saint-Vincent de Paul ;
- le Relais Solidaire ;
- la Banque Alimentaire de la Manche.
Le projet Maison des Solidarités : c’est quoi ?
Dans le cadre de l’élaboration et de la conduite d’une politique sociale responsable et solidaire, la Ville de Saint-Lô, à travers son CCAS, souhaite créer sur son territoire une Maison des Solidarités.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la dynamique initiée au sein de la Commission des Solidarités instituée en 2021 par la municipalité qui réunit les principaux acteurs associatifs locaux du champ social, le Centre Médico-Social, et les représentants du CCAS de Saint-Lô. La Commission des Solidarités a ainsi été pensée comme l’instance permettant notamment d’encourager ou de poursuivre ces synergies.
À partir des questionnements croisés entre les moyens dont disposent les associations caritatives et les services sociaux, notamment en matière de locaux, et la réponse aux besoins évalués des bénéficiaires, la nécessité de porter un projet de Maison des Solidarités a donc vu le jour.
Les principes porteurs de ce projet :
- lutter contre l’isolement, la précarité économique et l’exclusion sociale ;
- créer un lieu partagé pour accueillir et accompagner les personnes en situation de précarité et faciliter l’inclusion sociale ;
- favoriser l’engagement solidaire ;
- partager les expériences et mutualiser les moyens, favoriser les synergies.
Quelle est la situation actuelle des acteurs de la solidarité à Saint-Lô ?
Un local appartenant à la Ville est actuellement mis à disposition de plusieurs acteurs. Ce bâtiment, situé au 21 rue de l’Yser à Saint Lô, accueille ainsi :
- la distribution alimentaire du CCAS en partenariat avec la Banque Alimentaire. Des agents du CCAS sont également présents lors de ces distributions pour organiser des actions d’information, d’orientations des usagers (près de 500 foyers aidés par an) ;
- l’association Restaurants du Cœur : bureaux administratifs, accueil de public lors de permanences. Distribution alimentaire toutes les semaines de décembre à mars et en alternance avec le CCAS, une semaine sur deux, d'avril à mi-novembre : 550 familles aidées par période ;
- l’association Secours Populaire : bureaux administratifs, accueil de public lors de permanences, braderies de vêtements plusieurs fois dans l’année ;
- le Pôle Social : structure d’hébergement d’urgence (6 places à la nuitée) pour des hommes seuls sans toit avec petite restauration du soir et du matin. L’orientation se fait exclusivement via le numéro départemental du 115. Ouverture : 365 jours sur 365 de 17h à 8h le lendemain matin. Cependant, ce bâtiment dont la construction date de l’après-guerre, est devenu obsolète (confort d’usage, confort thermique, accessibilité) et trop exigu pour l’ensemble des activités qui y sont organisées.
Par ailleurs, d’autres associations menant des actions de solidarité (Secours Catholique, Relais Solidaire) sont en quête de nouveaux locaux sur le territoire saint-lois.
La Maison des Solidarités : quelle vocation et quels objectifs ?
- Mettre à disposition des acteurs cités précédemment des locaux adaptés, fonctionnels et aux normes soit sur le site actuel de la rue de l’Yser après déconstruction, soit dans un bâtiment neuf, en proposant une image architecturale valorisante et accueillante et dont l’aménagement intérieur facilitera le travail en commun ;
- Regrouper sur le site de manière permanente certains acteurs autour de l’aide alimentaire et activités connexes, rendant visible et lisible leur action pour le grand public ;
- Mettre à disposition des espaces d’activité et de stockage identifiés et propre à chaque entité tout en prévoyant des espaces partagés, en quantité suffisante et facilement adaptables et modulables, en tenant compte des fonctionnements et horaires spécifiques à chacun, pour :
- Mettre en œuvre et développer des activités en commun ;
- coordonner certaines de leurs activités pour une meilleure réponse aux usagers (autour des distributions alimentaires par exemple) ;
- associer d’autres partenaires de manière régulière ou ponctuelle à la dynamique de site ;
- participer à la mise en œuvre de projets et au développement de nouvelles offres de service : ateliers de prévention, sensibilisation, information, accès au numérique, mise en place de permanences d’organismes divers…
Le projet consiste donc à regrouper sur une surface de près de 1 500 m², sur un même site, des acteurs sociaux et ces associations caritatives, autour d’une dynamique partagée dans un souci d’efficience et de mise en commun de projets.
L’enveloppe prévisionnelle prévue pour la réhabilitation du site de l’Yser est de 2 450 000 € HT, avec un financement du Département de la Manche à hauteur de 500 000 € (dans le cadre du Contrat de Pôle Urbain).
Le Pacte national des solidarités : c’est quoi ?
Le Pacte national des solidarités présenté le 18 septembre 2023 par la Première ministre repose sur 4 axes, dont un se trouve en commun avec la réforme France Travail :
- la prévention de la pauvreté dès le plus jeune âge et la lutte contre les inégalités à la racine ;
- l’accès à l’emploi, à l’insertion pour les publics qui en sont le plus éloignés ;
- la lutte contre la grande pauvreté par l’accès aux droits ;
- la transition écologique solidaire.
L’enjeu d’accroître le retour à l’emploi de toutes les personnes qui en sont privées dont ceux qui en sont le plus éloignés est partagé par tous, comme levier à la fois de sortie de la précarité et de réponse aux besoins de recrutement sur les territoires. Le Pacte prend la suite de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, pour la période 2024-2027.
Parce que la mobilisation croissante des compétences des collectivités est essentielle en matière de lutte contre la pauvreté, le Pacte national des solidarités ambitionne de poursuivre la démarche partenariale initiée par les conventions d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi, et le Service public de l’insertion et de l’emploi ; il ambitionne de renforcer la gouvernance territoriale des politiques de solidarités à travers la contractualisation avec les partenaires locaux.
Le présent Pacte local des solidarités matérialise ainsi les orientations territoriales stratégiques et les engagements des partenaires en matière d’insertion vers l’emploi et de prévention et de lutte contre la pauvreté.
Un contrat définit par ailleurs les financements mobilisés et les actions spécifiques portées entre l’État et le Département de la Manche.
Ce Pacte local des solidarités fait suite à un travail de diagnostic local mené en 2023, qui visait d’une part, à établir un état des lieux permettant de comparer les besoins du territoire avec l’offre de service existante sur plusieurs domaines d’actions pour chacun des 4 axes du Pacte des solidarités, et d’autre part, à identifier les pistes d’actions prioritaires sur lesquelles contractualiser.