Chroniques olympiques - J3 : "Quand la folie bleue s'empare des Jeux..." – Ecolosport

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De ce jeudi 25 au dimanche 28 juillet, Michaël Ferrisi, fondateur du média Ecolosport, est à Paris pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Avec sa casquette de reporter, il contera durant ces 4 jours dans ces Chroniques Olympiques ce qui se passe dans la capitale, sous l’angle habituel du sport durable et responsable.

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Chroniques Olympiques – Jour 3 : Quand la folie bleue s’empare des Jeux…

“Après une telle cérémonie, les émotions ressenties, la fatigue accumulée, la météo automnale et le trajet à effectuer, je suis honnête : j’ai hésité à me rendre à Vaires-sur-Marne, où se déroulaient samedi matin les premières épreuves d’aviron. Mais pas longtemps : ce sont les Jeux olympiques, tout de même !

8h00 du matin, me voilà donc parti dans ce qui me semblait être un petit parcours du combattant. Que nenni : une fois de plus, les transports en commun franciliens sont au niveau. Vélo jusqu’à la gare de Pantin, RER E jusqu’à Chelles-Gournay, navette gratuite jusqu’au stade nautique, par ailleurs considéré par le président de la Fédération française de canoë-kayak comme le plus beau du monde. C’est fluide, et c’est bien.

Sur place, la pluie rend la terre très boueuse. Rien de bétonné ici – et tant mieux – seuls des copeaux de bois jonchent certaines parties du site olympique, comme l’explique très bien le COJO sur ses signalétiques (voir photo ci-dessous). Sur place, les promesses émises par l’organisation sont tenues : une offre végétarienne conséquente qui réduit de facto l’empreinte carbone, de nombreux points d’eau pour remplir les gourdes, les bouteilles en plastique sont remplacées par des bouteilles en verre, et enfin le tri sélectif est bien sûr proposé mais pas toujours respecté, malgré des poubelles bien identifiables.

J’espérais m’enflammer sur la course de Claire Bové, rameuse sensible aux considérations environnementales et que j’avais pu interviewer il y a quelques mois, et de son binôme. Malheureusement, elle n’était pas au programme de cette matinée qui aura vu le public français s’éprendre par les courses des Français, 3èmes de leur série et qualifiés pour les demi-finales, et surtout des Françaises, 1ères de leur série et donc aussi qualifiés, après un finish mémorable.

Le Club France, le haut-lieu des Bleu(e)s

Sous la pluie toujours, j’ai ensuite rejoint le Club France, à la Halle de la Villette. C’est ici que se réunissent les fans et les athlètes français. C’est en quelque sorte le poumon de l’équipe de France olympique, the place to be. L’endroit est assez calme jusqu’à 15h30, heure de la demi-finale des Bleus du rugby à 7. Une connaissance croisée par hasard me fait remarquer qu’il n’y a rien de très écologique, ici. Une autre lui rétorque que si, en tout cas du côté d’EDF, dont une partie du stand est consacré aux énergies renouvelables.

L’écologie sera par contre un sujet phare le lundi 5 août, de 10h00 à 12h30. Une conférence sur le thème “Sport, environnement et climat” y est organisé par le CNOSF. Au programme : engagements environnementaux, stratégies carbone, adaptation au changement climatique, sécheresse et gestion de l’eau, et mobilisation des athlètes de haut-niveau. Le lendemain, le 6 août, le Climate Workout sera présent à la Villette pour sensibiliser les jeunes aux enjeux écologiques.

Après avoir vécu la qualification des Bleus du rugby à 7 en finale au Club France, dans une ambiance incroyable et en présence de la Ministre des Sports et des JOP, Amélie Oudéa-Castera, j’ai filé vers les Champs-Élysées et le Grand Palais pour… le clou de la soirée !

Quand la folie bleue s’empare des Jeux

Si l’on m’avait dit qu’un beau jour, j’assisterai à une épreuve olympique d’escrime au Grand Palais de Paris… Le rendez-vous était pris avec Eurosport, qui m’a gentiment invité à voir cette session, durant laquelle la Française Auriane Mallo-Breton avait de grandes chances d’être médaillée. Construit en 1897 pour l’Exposition universelle, le Grand Palais accueille donc cet été plusieurs épreuves des Jeux olympiques et paralympiques : escrime, escrime-fauteuil, taekwondo et para-taekwondo.

C’était une des promesses phares du COJOP : 95% des infrastructures utilisées pour Paris 2024 sont existantes ou temporaires. Transformer un tel endroit en une arène sportive était un beau pari, et le résultat est époustouflant, en plus d’être totalement soutenable d’un point de vue environnemental.

L’entrée des athlètes, en haut du Grand Palais, saluant les 8 000 spectateurs et descendant ensuite les marches jusqu’au terrain de jeu, était majestueuse. L’ambiance, notamment pour la demi-finale victorieuse puis la finale malheureuse de la Française Auriane Mallo-Breton, médaillée d’argent, n’avait, de l’aveu des athlètes eux-mêmes, jamais était connue. Les cris de joie des supporters français, penchés sur leur téléphone, au moment de la victoire olympique de l’équipe de France de rugby à 7, a même rapidement interrompu la demi-finale masculine qui se déroulait sous leurs yeux.

Ce sentiment d’unité n’existe que par le sport et dans le contexte actuel, il est rafraichissant. La France vibre pour ses athlètes, les porte et s’en émeut. C’est intense. Magnifique à vivre. L’enjeu est donc de taille pour l’industrie du sport et le mouvement olympique : savoir se renouveler – en profondeur – sur les prochains gros événements, en adoptant une démarche encore plus durable et responsable et, dans le même temps, conserver ce qui fait la puissance, la beauté et l’essence-même du sport et des Jeux : leurs émotions.”

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Michaël Ferrisi