La Vallée de l’Orbiel, la pollution sous les collines verdoyantes - CCFD-Terre Solidaire

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Située à quelques kilomètres au nord de Carcassonne, la vallée de l’Orbiel ressemble à un havre de paix avec ses collines verdoyantes et les vestiges des châteaux cathares de Lastours. Mais, sous cette apparence, se cache une pollution insidieuse et dévastatrice. 

Des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire ont accompagné notre partenaire Justiça Nos Trilhos (JNT) qui travaille sur les conséquences de l’exploitation minière au Brésil à la rencontre du collectif “Pour que vive la Vallée de l’Orbiel”. Nous vous partageons leur histoire : celle d’une région prospère devenue un désastre environnemental et humain, un scénario que notre partenaire brésilien ne connait que trop bien. 

Nos Partenaires de Justiça Nos Trihos se sont rendus en Occitanie pour découvrir la région et les défis environnementaux que rencontrent les populations locales.

Un héritage minier

La mine de Salsigne, la richesse de la vallée de l’Orbiel

Depuis le XIXème siècle, la mine de Salsigne est la “mère nourricière” de la Vallée. Elle a employé des générations de travailleurs et a influencé la prospérité de la région et le commerce local.  

Ces anciens wagonnets servaient dans les galeries des mines

Pendant plus d’un siècle, métaux précieux et minerais ont été extraits de la mine de Salsigne. 

L’exploitation minière et ses conséquences toxiques  

A Salsigne, lorsqu’on extrait une tonne de minerai sur un filon, on obtient 6 grammes d’or seulement, mais également 200 kg d’arsenic !

Dans les années 1980, l’exploitation de la mine est reprise par l’Etat et sa gestion se divise entre trois entreprises : SNC Lastours, la SEPS qui incinère des déchets toxiques sans précaution avant d’être liquidée en 1996, et la Société Mine d’Or de Salsigne (MOS) qui utilise la cyanuration pour extraire l’or et abandonne le terrain en 2004.  

Les pratiques des grandes entreprises minières sont les mêmes, quel que soit le continent. Les méthodes employées en France sont semblables à celles utilisées en Amérique latine.

Notre partenaire brésilien de Justiça Nos Trihos.

À partir des années 1990, l’arsenic n’étant plus rentable, il est abandonné sur place avec d’autres métaux lourds, formant des collines artificielles toxiques. 

Cette colline est en réalité un amas de 500 000 tonnes de déchets toxiques recouverts par une solution matérielle “étanche” et revégétalisé par dessus.

À la fermeture définitive de la mine en 2004, aucune obligation n’a été faite aux anciens exploitants de dépolluer le site. Au total, les déchets représentent sur l’ensemble du bassin versant de l’Orbiel 3 000 000 de tonnes de produits toxiques purs, dont 800 000 tonnes d’arsenic. 

Une décharge chimique menaçant la vallée et ses habitants

Les effets durables de la pollution  

C’est une véritable décharge chimique dont les effets toxiques seront actifs pour plusieurs siècles et sur un large territoire. Malgré les tentatives de dissimulation par l’État et les 142 millions d’euros investis pour colmater les stockages, ces actions demeurent insuffisantes face à l’ampleur de la pollution restante. 

Cette immense décharge chimique est lessivée à chaque épisode pluvieux et les eaux ainsi polluées s’écoulent dans l’Orbiel et ses affluents puis dans l’Aude, et enfin descendent jusqu’à la mer Méditerranée…  

Inondations et lessivage : une contamination invisible  

En temps normal, entre 3 et 8 tonnes d’arsenic sont, chaque année, emportées par le vent et la pluie dans l’Orbiel. Lors de précipitations exceptionnelles comme celles du 15 octobre 2018, les taux d’arsenic explosent. 

Certes, l’arsenic est naturellement présent dans la nature, mais ses effets sur l’environnement sont démultipliés lorsqu’il est extrait du sous-sol et réduit en particules très fines. 

Detalles de contacto
Lise Correge