La Licra, représentée par Galina Elbaz, vice-président de la Licra, et Gilbert Flam, président de sa Commission internationale, a participé en tant que membre de la délégation française de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), à la réunion plénière organisée du 14 au 18 décembre 2025 à Jérusalem par la présidence israélienne de l’organisation qui s’achevait en décembre. La délégation argentine exercera la présidence de l’IHRA en 2026. Cette réunion plénière avait pour thème “la transmission de la mémoire de la Shoah comme outil de prévention des génocides et des crimes de masse”.
La délégation française était conduite par Isabelle Rome, Ambassadrice pour les droits de l’homme et pour la mémoire de la Shoah, ancienne ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Les représentant de la Licra sont notamment intervenus au sein du groupe de travail sur les universités et dans le comité consacré à l’Holocauste, aux génocides et aux crimes contre l’humanité.
Galine Elbaz, comme l’ont fait de nombreux représentants des délégations présentes, a noté qu’il existait une fracture importante au sein de la communauté universitaire et qu’une minorité agissante de professeurs et d’étudiants contribuait à jeter la suspicion sur les universitaires et les chercheurs qui travaillent sur l’histoire de la Shoah, de l’antisémitisme et des génocides d’intervenir librement sur ces sujets. Elle a pu donner des exemples très concrets sur ce qui s’est passé à Sciences po et à l’Université de Lyon 2.
Gilbert Flam a rappelé qu’il y avait, depuis le 7 octobre 2023, une instrumentalisation croissante du terme « génocide » dans le débat public, à des fins de propagande politique afin de remettre en cause le droit de l’État d’Israël à exister. Il a noté que les mêmes propagandistes évitaient soigneusement de parler de la nature génocidaire de l’acte terroriste commis par Hamas le 7-Octobre en Israël.
Il a souligné les risques que cet usage politique du terme « génocide » par une partie de la communauté universitaire et par certains responsables politiques faisait peser sur la compréhension historique des crimes de masse et qu’il convenait de respecter la stricte définition juridique donnée au terme « génocide » par la Convention de 1948 sur la prévention et la sanction du crime de génocide.
Enfin, il a insisté sur le développement de nouvelles formes d’antisémitisme, particulièrement agressives, directement liées à ce glissement volontaire dans l’emploi du terme « génocide », qui fait de tous les juifs les « nazis » du XXIe siècle. Le crime terroriste antisémite commis à Sydney (Australie) la veille de l’ouverture des travaux de l’IHRA en est un exemple particulièrement dramatique.
Les représentants de la Licra ont également rappelé que la définition de travail de l’antisémitisme élaborée par l’IHRA devait, à l’avenir, jouer un rôle plus opérationnel à la fois dans l’élaboration des politiques publiques de lutte contre l’antisémitisme, dans le travail des services de police et dans l’activité de la Justice, afin de mieux prévenir et réprimer les discours et les actes de haine antisémites.
Enfin, il est à noter que la présidence de l’IHRA sera assurée en 2027 par la France. La première session plénière sera organisée au Site-Mémorial du Camp des Milles. Le thème retenu pour cette présidence est « la prévention des génocides par la transmission de la mémoire de la Shoah ».
La Licra s’engage à participer activement à la préparation de cette présidence afin d’en assurer le succès.
Qu’est-ce que l’IHRA ?
L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) est une organisation intergouvernementale créée en 1998, qui rassemble aujourd’hui 35 États membres.
Elle a pour mission de promouvoir :
- la mémoire de la Shoah,
- l’enseignement et la recherche sur l’Holocauste,
- la lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme,
- la prévention des génocides et des crimes contre l’humanité.
L’IHRA élabore des recommandations, des outils pédagogiques et des cadres de référence à destination des États, des institutions éducatives, des musées et des acteurs de la société civile. Elle est notamment connue pour sa définition opérationnelle de l’antisémitisme, adoptée par de nombreux gouvernements et institutions à travers le monde.
La présidence de l’IHRA est assurée chaque année par un État membre : Israël en 2025, l’Argentine en 2026, et la France assurera la présidence en 2027.
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