Dans un article pour le média The Conver­sa­tion paru le 5 janvier 2025, le géographe affilié à l’IC Migra­tions Anthony Goreau-Ponceaud et le socio­logue Olivier Chadoin se penchent sur les tensions qui « nour­rissent l’opposition entre les Maho­rais et les migrants, qui repré­sentent la moitié de la popu­la­tion ».

Dans le cadre d’un projet de recherche baptisé MIGRAF, les auteurs ont mené « des enquêtes auprès des Maho­rais sur la ques­tion de l’immigration à Mayotte ». La « figure de l’autre, de l’étranger, devient la source de fixa­tion et de hiérar­chi­sa­tion produi­sant violences et stig­ma­ti­sa­tions », constatent-ils.

Toute­fois, remarquent égale­ment les auteurs, « cette présence migra­toire est pour­tant un élément néces­saire au fonc­tion­ne­ment social de l’île, notam­ment dans les secteurs de la construc­tion, de l’agriculture, des emplois domes­tiques ou dans celui de la mobi­lité […]. La présence migra­toire, décrite comme source de tous les maux de l’île, est en réalité une ressource permet­tant de pallier les défaillances des poli­tiques publiques. »

« Ramener toutes les causes des malheurs de l’île à la ques­tion migra­toire et iden­ti­taire, désor­mais nouvel­le­ment incarnée par le migrant afri­cain, conduit à invi­si­bi­liser la ques­tion sociale et écono­mique », concluent-ils.

Pour lire l’ar­ticle en entier :

The Conversation 

A l’oc­ca­sion des échanges sur la recons­truc­tion de Mayotte après le passage du cyclone Chido, la ques­tion de la suppres­sion du droit du sol a ressurgi dans le débat poli­tique et médiatique.

Sur ce point, nous vous invi­tons à (re)lire cette tribune du président de l’IC Migra­tions et titu­laire de la chaire Migra­tions et Sociétés du Collège de France, Fran­çois Héran. Vous pouvez compléter cette lecture en prenant connais­sance d’une tribune de trois profes­seurs de droit public affi­liés à l’IC Migra­tions, Serge Slama, Marie-Laure Basi­lien-Gainche, et Jules Lepoutre. Ils alertent sur le risque de rupture qu’en­trai­ne­rait un tel projet avec les prin­cipes de la Répu­blique, et doutent par ailleurs de son effi­ca­cité pour endi­guer les flux migratoires.