La sélec­tion et la hiérar­chi­sa­tion sont au cœur des poli­tiques migra­toires qui, loin de trans­poser tel quel le prin­cipe fonda­mental de libre circu­la­tion des êtres humains, cherchent à le condi­tionner, le restreindre ou même à l’entraver. Ce processus régu­la­toire a une longue histoire (Rygiel, 2006 ; Spire, 2005).

Des travaux ont montré que la poli­tique de sécu­ri­sa­tion des fron­tières au niveau euro­péen alimente le racisme ordi­naire (Réa, 1998) ou que l’État et les insti­tu­tions euro­péennes, « par les poli­tiques d’immigration qu’ils adoptent […] sont à l’origine de la hiérar­chi­sa­tion des personnes » (Scrinzi, 2008 : 87). Toute­fois, le mode de théo­ri­sa­tion de ces poli­tiques publiques constitue un enjeu car le fait migra­toire relève d’une socio­logie de l’immigration qui ne mobi­lise pas toujours la socio­logie du racisme. Si, selon Étienne Balibar (1997), la caté­gorie d’immigration fonc­tionne comme un substitut de la notion de « race » ou si, pour Nicholas De Genova (2017), la figure du migrant et de la migrante est toujours racialisée,
les rela­tions entre racisme et migra­tions consti­tuent le plus souvent un « « point aveugle » théo­rique » (De Rudder, Vourch’, Poiret, 2000, p.154).

Cette journée d’étude cherche donc à appro­fondir le rapport entre migra­tion et rapports sociaux de race mais égale­ment de classe et de sexe au prisme d’une approche intersectionnelle.

Vendredi 31 janvier
9h-17h
Collège de France
3 rue d’Ulm, 75005 Paris
Nombre de places limité. Inscrip­tion obligatoire

Retrouvez le programme ci-dessous ou en cliquant sur ce lien :

Trier-les-personnes-etran­ge­res‑1