Maxime Zennou, délégué aux Outre-mers du Groupe SOS
« Bien que Mayotte soit loin de la métropole, c’est un département. Le plus jeune département de France. Mais aussi le plus pauvre. Bien avant le passage du cyclone, il y régnait une situation d’inégalités évidente. Il y a deux phénomènes bien connus : à la fois un flux migratoire permanent venant des Comores, et une insécurité liée à l’extrême pauvreté. Evidemment, la situation après le cyclone est encore plus dégradée, elle est même catastrophique.
En ce qui nous concerne, évidemment nous sommes très inquiets sur le sort de nos salariés de Mlezi Maore et de Santé Sud. Nous sommes le principal employeur associatif de Mayotte avec près de 800 salariés dans plus de 60 établissements. Il est aujourd’hui très difficile de prendre attache de tous ces salariés, c’est bien sûr notre priorité.
Nos équipes interviennent dans le champ des personnes vulnérables, en situation d’exclusion et de la santé. Notre mission va être de venir en aide à toutes ces personnes vulnérables d’abord. Tout cela est rendu difficile aujourd’hui, par la difficulté de circulation, par le fait que beaucoup d’équipements ont été fortement dégradés.
La priorité aujourd’hui est de gérer l’urgence et de venir en aide à la population en général et à nos populations confiées dans nos établissements. Et bien sûr de poser dès aujourd’hui les termes d’une reconstruction qui reposerait sur d’autres bases, des bases un peu plus sûres que celles qui ont prévalu dans l’histoire récente de Mayotte.
Ce qui nous distingue d’autres approches, c’est d’être présents sur place depuis plus de 22 ans, proches des populations, avec tout un circuit territorialisé qui nous permet d’intervenir rapidement et de faire en sorte, premièrement, d’assurer les urgences. Mais aussi d’assurer les voies de la reconstruction, en partant de l’expérience et le professionnalisme nos équipes présentes sur le terrain depuis des années. »