Muriel Cohen, maîtresse de confé­rences en histoire contem­po­raine à l’université du Mans, spécia­liste des migra­tions algé­riennes et du loge­ment des classes popu­laires, ainsi qu’Emma­nuel Blan­chard, profes­seur de science poli­tique à Sciences Po Saint-Germain en Laye et affilié à l’IC Migra­tions, spécia­liste de l’histoire des colo­ni­sa­tions, des migra­tions et du main­tien de l’ordre, orga­nisent une journée d’études et d’hommage consa­crée à Monique Hervo, avec le soutien de La Contem­po­raine et de l’IC Migrations.

Vendredi 15 novembre 2024
9h-17h30
Amphi­théâtre Max Weber
Univer­sité Paris Nanterre

Monique Hervo, née en 1930 et décédée l’an dernier, a consacré l’essentiel de sa vie à la défense du droit au loge­ment des étran­gers et des étran­gères, à travers diffé­rentes formes d’engagements. Elle a d’abord implanté une antenne du Service civil inter­na­tional dans le bidon­ville de La Folie à Nanterre, puis est restée aux côtés des habi­tants à titre indi­vi­duel jusqu’en 1971. Pendant la guerre d’indépendance algé­rienne, en soli­da­rité avec les habi­tants, elle a pris part à la démons­tra­tion de masse du 17 octobre 1961 orga­nisée par le FLN et réprimée dans le sang. Elle a parti­cipé à la fonda­tion du GISTI en 1972, a travaillé pour la CIMADE, avant d’animer la « Coor­di­na­tion Pari­sienne des Comités en Lutte sur le Loge­ment » puis de devenir délé­guée des rési­dents de la cité de transit du Pont de Bezons.

À partir des années 2000, Monique Hervo est devenue une figure essen­tielle de la lutte pour la recon­nais­sance du 17 octobre 1961 comme crime d’État. La docu­men­ta­tion qu’elle a rassem­blée tout au long de sa vie (notes person­nelles, photo­gra­phies, enre­gis­tre­ments sonores, etc.) constitue une source très large­ment inédite. Elle appa­raît essen­tielle pour qui veut contri­buer à une histoire sociale de la France des années 1950–1980, perçue en parti­cu­lier au travers de la place des immi­grés et des mal-logés, mais aussi de celles et ceux qui ont contribué à leurs luttes.

Cette journée entend croiser le regard d’archivistes, de cher­cheurs et cher­cheuses en sciences sociales et de ses proches pour lui rendre hommage.

Retrouvez le programme ci-dessous ou en cliquant sur ce lien :

20241023_­pro­gramme-JE-Monique-Hervo