Plan Lumière - Riedisheim

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Économie, écologie et intelligence


Lors de sa visite sur m2A le 11 juillet 2024, le Directeur général de l’ADEME, M Sylvain Waserman apportait, outre son soutien aux nombreuses initiatives engagées par les communes de notre agglomération (décarbonation du site Stellantis, réseaux de chaleur, fonds climat…), un message d’espoir dans la lutte contre le changement climatique. En effet, selon les premières estimations du Citepa 1, les émissions françaises de CO2 ont enregistré une baisse de 4,8%, entre 2022 et 2023.


Même si plusieurs facteurs expliquent ces résultats, ils doivent encore être reproduits sur plusieurs années pour constituer une trajectoire durable vers les objectifs des accords de Paris. Ils démontrent que la volonté politique et la mise en mouvement cohérente de toutes nos actions finissent par enrailler des tendances que certains Cassandre décrivaient comme irréversibles.

Convaincus que seul seul l’immobilisme serait coupable, nous avons souhaité dès 2020, faire de notre ville une cité exemplaire en matière de transition. La maxime stoïcienne ne nous apprend-t-elle pas que que « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »

Ainsi, en 2022, un ambitieux plan de sobriété énergétique a été élaboré avec les élus et les services de la Ville afin de réduire notre bilan carbone tout en contribuant à l’indépendance énergétique de notre pays au regard de ses approvisionnements de gaz russe.

Parmi les mesures adoptées, la réduction de l’amplitude d’allumage de l’éclairage public a contribué à hauteur de 100 000 €/an aux économies réalisées par notre commune. Ces moyens financiers nouveaux, nous permettent de mener, sans toucher aux taux de fiscalité, un plan d’investissement volontariste dans la rénovation énergétique des bâtiments communaux, notamment des écoles, qui étaient de véritables passoires thermiques.

Interview du maire de Riedisheim

Quel sont les principaux objectifs de la limitation de l’éclairage nocturne ?

Les deux bénéfices de cette mesure sont économiques et écologiques. Depuis 2015, nos recettes sont régulièrement amputées (dotations, taxe d’habitation) par l’Etat. Si nous souhaitons continuer à investir dans la commune, il nous faut être attentif à l’utilité de chaque euro dépensé. Par ailleurs, et ce n’est pas anodin, toutes les études récentes démontrent que l’éclairage nocturne est préjudiciable à la faune et la flore. Comme nous, les différentes espèces ont besoin de cycles nocturnes pour leur bon fonctionnement physiologique. L’effondrement préoccupant de la biodiversité a de multiples causes anthropiques, mais l’éclairage nocturne est finalement la cause la plus simple à résoudre. Par ailleurs, il faut ajouter que cette mesure de limitation de l’éclairage nocturne, largement répandue désormais dans notre pays, faisait partie des préconisations en 2010 des lois dites « Grenelle » du Président Sarkozy. La vraie question est sans doute de se demander pourquoi il aura fallu plus d’une décennie avant qu’on se penche sur ce sujet à Riedisheim.

Économie et Biodiversité

La réduction des plages d’éclairage public à Riedisheim a généré 100 000 € d’économies annuelles sur le budget de la ville. Par ailleurs, en 2022, des chercheurs ont confirmé que l’éclairage nocturne altérait le sommeil des oiseaux diurnes, favorisait les plantes invasives, pénalisait la migration des oiseaux ou encore perturbait la pollinisation jusqu’à plusieurs kilomètres des points lumineux.

La perturbation du cycle de reproduction de certaines espèces nocturnes les rend plus vulnérables face à leurs prédateurs.

Préserver l’extinction de l’éclairage en cœur de nuit est donc une mesure simple et efficace de protection de la biodiversité, et qui en plus rapporte de l’argent !

Quel bilan après 2 années de mise en place ?

Dès fin 2022, Riedisheim faisait partie des communes prêtes à lancer une expérimentation de réduction de l’éclairage nocturne.

71% des Français sont favorables à l’extinction de l’éclairage public après 22 heures, selon une étude Enedis/Ipsos. Cette proportion est peu ou prou identique à Riedisheim, c’est l’enseignement du sondage que nous avions réalisé dans le bulletin municipal.

Le retour d’expérience auprès des habitants montre une forte adhésion au principe de la limitation de l’éclairage nocturne, mais aussi, pour certains, une attente de mieux coller au rythme de vie notamment l’été et le weekend.

Pourquoi faut-il investir dans notre éclairage public ?

Comme pour le bâti communal, nous héritons d’un système d’éclairage public assez peu performant, notamment du point de vue de son pilotage. Sur 1811 points lumineux, 30 % seulement sont en led, sachant que nous avons accéléré le remplacement des luminaires anciens depuis 2021.

Par ailleurs, les horloges de réglage des points lumineux sont localisées dans une quarantaine d’armoires électriques, dont beaucoup sont vétustes, et disséminées sur tout le ban communal. Pour modifier un horaire sur les éclairages, il faut donc une intervention humaine sur chacune de ces armoires. Pour retarder les horaires d’extinction le weekend, il faudrait quasiment dédier un agent communal à cette tâche,… impensable. C’est pourquoi, avec les ingénieurs du SCIN, nous avons élaboré un véritable plan d’investissement et de modernisation de nos équipements : le plan lumière 2030.

En quoi consiste le plan lumière 2030 ?

Le plan lumière de Riedisheim, dont les investissements s’étaleront sur 6 années, comporte 3 axes principaux. Tout d’abord, il s’agit d’accélérer le passage en led de nos éclairages afin d’économiser de l’énergie et donc de réduire nos dépenses de fonctionnement. L’éclairage public reste le premier poste de dépenses d’électricité pour une commune.

Le deuxième axe consiste à rendre possible des allumages différentiés entre les grands axes routiers et le réseau capillaire des quartiers. Le matériel actuel ne le permet pas. Il a été conçu pour un fonctionnement basique, du ON/OFF généralisé.

Enfin, nous disposerons d’un outil de pilotage et de maintenance qui rendra possible une modification instantanée du périmètre et de la durée d’allumage. Cette souplesse, qui fait aujourd’hui défaut nous donnera de grandes possibilités de programmation les weekends ou lors d’événements particuliers, comme la fête de la musique ou le 13 juillet par exemple. Nous pourrons surtout, en semaine, laisser les rues principales éclairées plus longtemps tout en préservant une extinction totale en cœur de nuit.

Pourquoi faudra-t-il plusieurs années pour atteindre cet objectif ?

Les investissements nécessaires représentent plus de deux millions d’euros. Les aides actuellement disponibles, notamment auprès du Syndicat d’électricité et de gaz (TEA), sont plafonnées annuellement. Si nous voulons éviter de solliciter les contribuables, nous avons tout intérêt à échelonner les travaux pour obtenir un maximum de subventions. Nous avons donc considéré qu’un programme sur 6 ans, qui démarrera dès 2024, constitue un juste milieu.

La sécurité peut-elle être impactée par cette mesure ?

L’éclairage urbain sert avant tout aux piétons et aux promeneurs qui sont peu nombreux dans les villes entre minuit et 5 heures du matin. Si une question de sécurité se pose vraiment, c’est celle de savoir où l’on pose les pieds pour ne pas trébucher. Pour les autres aspects, les services de police, mes collègues maires et moi-même n’avons constaté aucun effet indésirable sur la sécurité publique, bien au contraire. Malheureusement, nous observons tous que l’écrasante majorité des actes de délinquance se déroulent en plein jour.

Les éléments clés

1811 point lumineux
dont
30% de leds

37 armoires (réparties dans tous les quartiers)

1 télégestion active dès mi-novembre 2024

2 millions d’investissement échelonnés en

6 phases priorisées

1 Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique

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