Le 13 septembre marque la Journée mondiale des legs, une ressource vitale pour les associations et fondations reconnues d’utilité publique. Pourtant, si le legs et les autres libéralités (donations et assurance-vie) sont aujourd’hui en pleine progression en France, seuls 9% des Français de plus de 50 ans envisagent de donner une partie de leurs biens à une association.
Très développés aux États-Unis, en Australie, au Japon ou encore en Grande-Bretagne, le legs et autres libéralités à destination des associations et des fondations se font une place en France depuis quelques années. Dans son dernier panorama des générosités, France Générosités constate une augmentation de 42% des libéralités en France entre 2013 et 2021. Les legs représentent sur cette période plus de 68% des libéralités recueillies.
Entre 2013 et 2022, le CCFD-Terre Solidaire a vu le montant de ses fonds récoltés via les libéralités quasiment doubler pour passer de 3, 155 millions d’euros en 2013 à 6, 784 millions d’euros. Cette tendance devrait s’accentuer compte tenu du vieillissement de la population et de l’âge moyen des donateurs français : 62 ans. On constate par ailleurs une forte représentation des 75 ans parmi les donateurs.
Un nouvel enjeu pour les associations
En 2019, sur 5 milliards d’euros récoltés auprès des particuliers par France générosités, 1,353 milliard étaient issus des libéralités, soit 25% de leurs ressources privées. Les libéralités représentent donc un levier de financement non négligeable pour les organisations à but non lucratif.
“Pour le CCFD-Terre Solidaire, les libéralités sont devenues une source de financement qui sécurise notre résultat. Cela permet d’absorber les à-coups de la collecte et de compenser la décroissance de la base de donateurs traditionnels (- 5% par an).” Damien Cousin, Directeur du développement des Générosités, CCFD Terre-Solidaire
Après des années comme infirmière, notamment lors de missions au Cameroun, Hortense, 70 ans, a décidé de léguer l’intégralité d’un récent héritage familial au CCFD-Terre Solidaire :
“Ça concrétise des convictions. Les convictions c’est bien mais il ne faut pas qu’elles restent abstraites. Les dons ponctuels que je fais sont très rares car je n’ai pas beaucoup d’argent pour vivre au jour le jour. Je donne au moment du carême, donc une fois par an, pas plus. Faire le choix de donner plus tard et beaucoup plus gros c’était finalement logique.” Hortense, bienfaitrice pour le CCFD-Terre Solidaire
Pour Robert Ageneau, co-fondateur des éditions de l’Harmattan et fondateur de la maison d’édition Karthala qui publie des textes sur les questions internationales, les influences Nord-Sud et le christianisme:
“Il y a quelques années, quand il a fallu réfléchir à l’après, nous avons décidé de ne pas léguer nos biens à notre famille qui s’en sort très bien, mais à une association dans laquelle nous nous reconnaissons. C’est naturellement que nous nous sommes tournés vers le CCFD-Terre Solidaire pour faire un legs. C’est une manière de poursuivre l’histoire en permettant au CCFD-Terre Solidaire de continuer son travail de base.” Robert Ageneau, bienfaiteur pour le CCFD-Terre Solidaire
Une marge de progression énorme
9% des Français de plus de 50 ans envisagent de donner une partie de leurs biens à une association mais seuls 2% passent véritablement à l’acte comme Hortense ou Robert. Des réticences qui s’expliquent par plusieurs facteurs : méconnaissance, difficultés administratives, peur de la réaction des proches…
“Le CCFD-Terre Solidaire a une approche de transparence sur l’utilisation de ses fonds et en publie chaque année un rapport financier détaillé. Le CCFD-Terre Solidaire est également certifié du label Don en Confiance. L’association sensibilise les donateur·rices potentiel·les via des campagnes d’information sur les legs et sur l’impact concret de ces contributions. Un accompagnement personnalisé d’une équipe professionnelle dédiée est proposé, avec des conseils en libéralités. Pour renforcer la fidélité, le CCFD-Terre Solidaire met en place des mécanismes de reconnaissance et des programmes de fidélisation.” Damien Cousin, Directeur du développement des Générosités, CCFD Terre-Solidaire