Hakuna Matata, une philosophie de vie pour Loelya - SOS Villages d'Enfants

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Hakuna Matata, quel chant fantastique ! Ces mots signifient que tu vivras ta vie, sans aucun souci !

ll n’est pas simple de grandir lorsqu’on a le sentiment de ne rien représenter pour sa mère. Mais Loelya a pu compter sur le village d’enfants de Digne-les-Bains pour bâtir une vie dont elle est aujourd’hui fière. 

Il n’y a pas si longtemps, au village d’enfants SOS de Digne-les-Bains, personne ne s’étonnait d’entendre s’échapper des fenêtres de la villa 3 les chansons du dessin animé Le Roi Lion… plusieurs fois par semaine ! « Je connaissais tous les dialogues par cœur, en sourit encore Loelya, aujourd’hui âgée de 22 ans. Et je demandais souvent à Anne*, ma première mère SOS, de me lire l’histoire avant de m’endormir. » On comprend vite, en discutant avec la jeune femme, que la promesse vantée par les personnages de Disney avait tout pour la rassurer. 

Née à La Seyne-sur-Mer, Loelya ignore qui est son père et ne connaît pas non plus la plupart de ses demi-frères et sœurs. « Je crois que nous sommes une fratrie de dix », avance-t-elle, en évoquant le dossier de l’aide sociale à l’enfance qu’elle a consulté en 2017. Loelya n’a grandi qu’avec deux demi-sœurs, Sophie et Tasnim, respectivement âgées d’un an et de deux ans de plus qu’elle. « Mais je ne les ai vraiment connues qu’en arrivant au village d’enfants. Ma mère souffrait de troubles psychiatriques lourds », explique-t-elle. 

UNE NOUVELLE VIE AU VILLAGE D’ENFANTS 

Pupilles de l’État, les fillettes ont ensuite été confiées à l’équipe du village d’enfants SOS de Digne-les-Bains. « J’y suis arrivée à 3 ans, raconte Loelya. Sophie et Tasnim y avaient été accueillies quelques mois plus tôt. J’étais petite, mais j’ai des souvenirs de ce jour-là. Je revois les deux éducateurs spécialisés qui m’ont présenté les lieux, ainsi que la psychologue du village, avec laquelle je suis toujours en lien. » 

Loelya a immédiatement bénéficié d’un suivi psychologique rigoureux, coordonné par le village. « J’ai longtemps été une enfant renfermée. Je communiquais surtout avec les chats, les chiens et les chevaux, car je faisais de l’équitation. Ce soutien psychologique m’a vraiment aidée. » 

De sa première mère SOS, Loelya garde le souvenir d’une femme «  très douce et bienveillante » qui lui a apporté ce dont elle avait le plus besoin : de l’amour et du soutien afin qu’elle prenne confiance en elle. « J’ai toujours trouvé des personnes ressources stables, notamment chez les éducateurs, auprès desquels je me suis beaucoup confiée, analyse la jeune femme. Je pense en particulier à Paul, qui a énormément compté pour moi, avec qui j’ai appris à skier et passé le permis en conduite accompagnée, et qui me recadrait lorsque j’étais arrogante avec les adultes. Il a été la figure paternelle qui me manquait. » 

ENTOURÉE DE BIENVEILLANCE 

Petite, Loelya rêvait de devenir chirurgienne, vétérinaire ou policière. « Mais je n’aimais pas assez l’école pour ce genre de formations », reconnaît-elle. Peu motivée par les études, elle a malgré tout décroché un très honorable bac sciences et technologies de la santé et du social. Pourtant, la jeune diplômée souhaitait travailler dans un tout autre domaine : celui de la sécurité civile. « J’ai réussi les tests du centre de recrutement des forces armées de Lyon, explique-t-elle. Mais il n’y avait pas de poste immédiatement accessible. » Loelya a alors suivi les conseils d’un gradé qui l’invitait à rejoindre un régiment de transmissions dans l’est de la France. Une expérience qui l’a finalement déçue. « J’y ai mis fin et je suis rentrée à Digne-les-Bains… un peu perdue. » 

Nous étions alors en pleine période Covid-19 et les besoins en aides-soignants étaient énormes. Après avoir vu une annonce, la jeune femme a quitté le job de vendeuse qu’elle avait décroché pour entamer une formation courte qui a aussitôt débouché sur un CDI. « Depuis le 30 juillet 2022, je travaille dans un Ehpad. J’aime ce métier, mais j’espère pouvoir un jour faire de l’humanitaire à l’étranger ou rejoindre un service de psychiatrie, domaine que j’avais apprécié lors de ma formation. » 

Sa trajectoire sinueuse et néanmoins remarquable montre à quel point la possibilité d’expérimenter est cruciale à ces âges de la vie. « À présent, j’ai mon propre appartement, ma voiture, un travail… Oui, je suis fière de mon parcours. Je n’en serais pas là sans SOS Villages d’Enfants. À chaque étape de ma vie, j’ai été entourée de personnes très attentives. Je garde d’ailleurs des liens forts avec le village où je repasse régulièrement. C’est un peu ma famille.»  

Recapiti
Marine Flochlay