Publié le 16.01.2025
Cependant, nous regrettons que cet accord crucial n’ait pas été trouvé plus tôt. L’incapacité de la communauté internationale à imposer ce cessez-le feu alors même que la Cour internationale de Justice ordonnait dès janvier 2024 des mesures provisoires à Israël pour prévenir contre un risque de génocide a coûté la vie à des dizaines de milliers de Gazaouis. On estime aujourd’hui que plus de 46 000 personnes ont été tuées par l’armée israélienne depuis octobre 2023 et plus de 110 000 blessées.
Si ce cessez-le-feu est bien sûr indispensable, il ne résout ni les causes profondes du conflit, ni l’avenir de Gaza, qui demeure une inquiétude majeure. Aujourd’hui, près de 70% des infrastructures ont été détruites, et en premier lieu celles indispensables à la survie de la population. La situation humanitaire est catastrophique, et l’enclave est exsangue. Les déclarations récentes des autorités israéliennes, rejetant toute gestion de Gaza par les Palestiniens eux-mêmes, posent une question cruciale : quel avenir et quelle survie possibles pour les 2 millions de Gazaouis ?
Pour le CCFD-Terre Solidaire, la priorité est claire : tout faire pour que le cessez-le-feu soit définitif et assurer l’entrée massive d’aide humanitaire pour éviter que le nombre de morts lié à la destruction méthodique et à grande échelle des infrastructures vitales, ne continue d’augmenter.
Par ailleurs, le blocus de Gaza qui a perduré pendant 15 ans, l’apartheid, l’occupation et la colonisation illégale par Israël doivent prendre fin dans l’ensemble du territoire palestinien. Seul l’ensemble de ces mesures permettront aux Palestiniens de vivre dans la dignité, et de décider librement de leur avenir politique.
Nous appelons donc les responsables politiques à agir de manière urgente afin que ce cessez-le-feu se concrétise en une fin définitive de la guerre à Gaza. Nous rappelons également à la communauté internationale, dont la France, son obligation de soutenir inconditionnellement le travail de la justice internationale pour mettre fin à l’impunité pour les nombreuses violations des droits humains et du droit international, et notamment les mandats d’arrêts émis par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
Dès la fin des hostilités à Gaza, il devient urgent pour la France et la communauté internationale de s’engager à soutenir un processus politique de paix qui garantisse la sécurité des Palestiniens et des Israéliens, le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et permette les conditions nécessaires pour une paix juste et durable.
Le CCFD-Terre Solidaire réaffirme son engagement aux côtés des peuples en lutte pour la justice et la paix. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires sur le terrain pour soutenir les communautés déplacées et la reconstruction de Gaza, tout en plaidant pour une résolution juste et durable de la question israélo-palestinienne.
Que contient l’accord ?
Celui-ci est un accord en 3 phases. La phase 1 de l’accord, qui entrera en vigueur dimanche 19 janvier, prévoit notamment:
- Une cessation temporaire des activités militaires
- Un retrait progressif de l’armée israélienne, des zones peuplées de Gaza aux zones frontalières.
- La possibilité pour les Palestiniens déplacés de revenir progressivement chez eux.
- L’entrée de l’aide humanitaire dès le 1er jour du cessez-le-feu (600 camions par jours, soit le même niveau qu’avant le 7 octobre)
- La libération progressive de 33 otages israéliens (femmes, enfants, et personnes au-dessus de 50 ans) en échange de prisonniers palestiniens (en priorité des enfants et des femmes).