Samedi 25 janvier, à 14h30, le maire Anthony Descloziers, les élus du conseil municipal, le Comité du Souvenir et les membres des associations d’anciens combattants étaient réunis place Jean-Losq à Sainte-Luce, afin de rendre hommage à ce dernier et à sa compagne Renée-Losq, résistants pendant la seconde Guerre Mondiale. Tous deux communistes, le couple s’est engagé dès 1940 dans des actes de Résistance contre les nazis.
Le maire a rappelé la fragilité de la paix, alors que perdurent les conflits entre la Russie et l’Ukraine et que l’accord de cessez-le-feu en Palestine demeure instable. Il a aussi souligné l’importance de ce travail de mémoire, à l’heure où les extrémismes, les comportements haineux et xénophobes et le révisionnisme de l’Histoire prennent de l’ampleur, outre-atlantique mais aussi en Europe.
Extraits du discours d’Anthony Descloziers
« Dans nos démocraties occidentales, les idées racistes et xénophobes connaissent par ailleurs un regain inquiétant. Plusieurs d’entre nous ont observé avec consternation les annonces qui ont suivi l’investiture du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, cette semaine. Impérialisme, personnalisation du pouvoir, messages haineux attisés par certains réseaux sociaux, ces signaux doivent nous alerter. Ils nous rappellent que les idéaux de démocratie et de dignité humaine doivent sans cesse être défendus, qu’ils ne sont pas un acquis. Loin de nous décourager, ils doivent nous pousser à agir, à notre échelle de citoyen, individuelle et collective. »
« Je crois profondément en cette capacité collective, à l’échelle locale, à préserver et diffuser des idées démocratiques, d’écoute et d’ouverture. La vitalité de notre tissu social et de nos liens de solidarité constitue notre meilleur rempart contre les extrêmes. La mémoire de Jean et Renée Losq est en cela une source d’inspiration pour nous tous. Elle nous rappelle que les valeurs de résistance, de solidarité, de fraternité, sont non seulement des fondations solides pour notre avenir, mais des principes qui doivent nous unir face aux défis actuels. »
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Le Procès des 16 et des 42, une parodie de justice
De l’été 1942 à 1943, des opérations menées conjointement par les polices française et nazie conduisent à l’arrestation de 45 membres du Patric Communiste, des Francs-Tireurs et Partisans, un simulacre de procès public est organisé à Nantes le 12 janvier 1943, tristement célèbre sous le nom « Procès des 16 » et « Procès des 42 ». Âgés de 17 à 58 ans, les accusés enchaînés n’ont pas le droit de se défendre lors de la séance et l’acte d’accusation ne leur est pas lu.
Jean-Losq fait partie des 37 victimes torturées puis exécutées à l’issue de ce procès très médiatisé à l’époque. L’exécution a lieu dans l’anonymat au champ de tir du Bêle, à Nantes, et les victimes inhumées dans le secret à Sautron. Ce lieu de mémoire porte aujourd’hui le nom de nombreuses victimes du régime nazi. Renée-Losq est quant à elle déportée en Allemagne, dans les camps de Ravensbrück et de Mauthausen. Elle revient s’installer à Nantes en 1945 puis à Sainte-Luce en 1952, où elle meurt en 2003.
Pour faire vivre la mémoire de Jean et Renée-Losq, la Ville a installé un panneau mail de l’Europe, qui intègre désormais le Parcours patrimoine de la commune.