Résumé. En Afrique, les débats portant sur la fabrique des poli­tiques migra­toires et sur les régimes de mobi­lité sont au cœur de nombreux travaux. Depuis une ving­taine d’années, les enjeux portant sur la trans­for­ma­tion des régimes de mobi­lité, le renfor­ce­ment des fron­tières et l’apparition de multiples acteurs « gestion­naires » de la migra­tion restent majo­ri­tai­re­ment abordés sous l’angle du processus d’externalisation des fron­tières et du rôle qu’y tiennent les acteurs du gouver­ne­ment inter­na­tional des migra­tions. Ce dossier théma­tique souhaite porter un regard diffé­rent et neuf sur les trajec­toires histo­riques, sociales et poli­tiques propres aux États afri­cains et à leurs sociétés dans le gouver­ne­ment des mobi­lités. Il ques­tionne la manière dont une large diver­sité d’acteurs, étatiques ou non, inves­tissent, contestent, réuti­lisent par leurs pratiques, leurs discours ou leurs mobi­lités, les espaces socio-poli­tiques du gouver­ne­ment des migra­tions. Ce dossier tente ainsi de faire la lumière sur l’existence de dyna­miques poli­tiques, sociales et écono­miques propres aux États afri­cains, se saisis­sant, selon leurs agendas, des oppor­tu­nités diverses qu’offrent l’ensemble de ces coopé­ra­tions et acteurs « externes » dans les domaines migra­toire, sécu­ri­taire, de l’aide au déve­lop­pe­ment, ou démo­cra­tique. Enfin, en dépas­sant une lecture stric­te­ment tech­nique des poli­tiques migra­toires, ce dossier révèle les frac­tures profondes entre les États et leurs citoyen·nes : la crimi­na­li­sa­tion des mobi­lités et les pratiques répres­sives envers les migrant·es.

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