Publié le 14.02.2025
Réautorisation de pesticides interdits, mise à l’arrêt du développement de l’agriculture biologique, nets reculs en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique… Le projet de loi d’orientation agricole que vient d’adopter le Sénat est particulièrement préoccupant. Alors que l’Assemblée nationale votera à son tour le mardi 18 février, la société civile s’organise pour une loi qui réponde aux enjeux sociaux et environnementaux.
Qu’est-ce qu’une Loi d’Orientation Agricole (LOA) ? Les lois d’orientation agricole sont des projets législatifs visant à organiser la politique agricole française. Pesticides, agriculture biologique ou intensive, souveraineté alimentaire, usage de l’eau, types de culture, soutien aux agriculteurs, adaptation au changement climatique… Tous ces sujets peuvent être inclus dans une loi d’orientation agricole. Ces lois ont donc des implications majeures et peuvent transformer le système agricole français mais aussi avoir des impacts ailleurs, en raison des imports et exports. Pour le meilleur, comme pour le pire.
Une première version qui répondait en partie aux enjeux sociaux et écologiques
La loi d’orientation agricole votée en 2024 était imparfaite, mais elle répondait en partie aux enjeux de la souveraineté alimentaire, de l’agroécologie et de la lutte contre le changement climatique. Elle devait satisfaire des objectifs clairs :
- favoriser l’installation d’agriculteurs nombreux,
- leur assurer un revenu juste,
- accompagner la transition agroécologique et l’adaptation au changement climatique pour produire une alimentation diversifiée, durable et de qualité.
Le texte a ensuite été suspendu en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Le Sénat a repris son examen le 10 février 2025.
Un texte devenu méconnaissable
Après son passage au Sénat, le texte est méconnaissable.
Plutôt que de reconnecter l’offre aux besoins alimentaires des Français, la LOA s’enfonce dans une course effrénée à la compétitivité qui ne profitera ni aux agriculteurs, ni aux citoyens-consommateurs, ni à l’environnement. Car pour être compétitif sur les prix, dans un marché dérégulé, c’est in fine sur le coût du travail qu’il faudra jouer.
“Nous sommes donc passé d’une loi en faveur de la souveraineté alimentaire à une loi… de reconquête du marché international.”
Lorine Azoulai, Chargée de plaidoyer souveraineté alimentaire au CCFD-Terre Solidaire
Comment se mobiliser ?
Il n’est pas trop tard pour décider de ce qu’il y a dans nos assiettes. Mobilisons-nous :
Photo de couverture : Roberta Valerio