Journaliste de faits divers, un métier à soigner !

Compatibilità
Salva(0)
Condividi

Du 10 au 13 mars, CFDT-Journalistes participe aux Assises du journalisme, à Tours. Le thème choisi, les faits divers, a de quoi donner à réfléchir. Les pages de faits divers ont toujours été les plus lues. Ces histoires dramatiques disent quelque chose de la société. Elles prennent aujourd’hui une place prépondérante sur les écrans, et envahissent le débat politique. Pour les traiter, nous avons besoin de journalistes formés, respectés, dans des entreprises qui réfléchissent collectivement à leurs pratiques !

CRIMES ET DELITS A LA UNE, COULISSES MOINS GLORIEUSES !

Nous constatons une inexorable dégradation des moyens mis à disposition des journalistes chargés de cette délicate matière. Baisse d’effectifs, désorganisation, encadrement peu compétent… Trop souvent, des jeunes journalistes sont envoyés, seuls, sur des affaires sensibles. Les localiers soumis aux astreintes de faits divers la nuit et le week-end cumulent les heures de travail, pas toujours déchargés d’autres contraintes comme les conseils municipaux. Tous doivent rédiger vite et sans erreurs.

CFDT–Journalistes demande aux entreprises moyens humains, organisation du travail et rémunération des astreintes à la hauteur de l’enjeu et de leurs responsabilités. 

JE PEUX CITER LE NOM D’UN CRIMINEL PRESUME ? 

La spécialisation recule, avec de moins en moins de journalistes dédiés aux faits divers. Les journalistes généralistes manquent de formation en droit, ce qui peut amener erreurs et imprécisions. Par ailleurs, faire une tournée de police ou rencontrer des magistrats, ça ne s’improvise pas. 

CFDT–Journalistes demande aux entreprises et aux écoles de journalisme de former au traitement journalistique des faits divers, avec des notions de droit pénal.

STOP AU RACOLAGE !

Les faits divers font vendre. Pour que l’analyse l’emporte toujours sur l’émotion, il faut réfléchir à nos pratiques. Quel langage choisir ? On n’en fait pas trop ? Les journalistes ne doivent pas se retrouver seuls à décider dans l’urgence de choix rédactionnels sensibles. Les chartes spécifiques au traitement des faits divers sont protectrices, aussi bien pour les victimes, les auteurs, les lecteurs, que pour les journalistes.

CFDT–Journalistes demande l’élaboration de chartes internes sur les faits divers, en y associant les rédactions, afin de s’en tenir aux faits et préserver la présomption d’innocence. Les politiques doivent aussi cesser d’instrumentaliser les faits divers.

LA JUSTICE AU NOM DU PEUPLE ? 

Nous sommes alertés de la hausse des entorses au principe de publicité des débats judiciaires et de libre accès aux décisions rendues au nom du peuple français. Trop de tribunaux et de cours d’appel multiplient les contrôles ou accréditations qui parfois empêchent les journalistes d’accéder aux salles d’audience. 

CFDT–Journalistes demande au ministre de la Justice de rappeler aux parquets et aux parquets généraux de respecter le principe constitutionnel de libre information et donc la publicité des débats.

LA JUSTICE AU NOM DU PEUPLE ? 

Harcèlements sur les réseaux sociaux, menaces de poursuites, agressions lors des reportages et dans les manifestations, attitude ambivalente ou carrément hostile des agents de la force publique… Les faits diversiers évoluent dans un climat d’insécurité de plus en plus problématique, qui s’ajoute aux risques pyscho-sociaux “ordinaires” du stress généré par leur mission.

CFDT–Journalistes demande aux responsables de rédactions de prévoir la protection des journalistes dans toutes ses dimensions, juridiques, morales ou physiques, en anticipant les situations à risque.

Recapiti
Elise