À l’échelle internationale, résister contre les attaques aux droits des femmes

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  • La 69e Commission de la condition de la femme (CSW) des Nations unies se tient du 10 au 21 mars 2025 à New York. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) y participe, notamment avec une délégation de l’Alliance féministe francophone.
  • Les États-Unis, où se tient cette conférence chaque année, sont depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, fer de lance de l’attaque aux droits des femmes à l’échelle internationale. La CSW est devenue un terrain de confrontation où les mouvements anti-droits se rassemblent et instrumentalisent les droits des femmes.
  • Face à l’érosion du consensus international en faveur des droits des femmes et des personnes LGBTQI+, la FIDH appelle à des discussions ambitieuses et une mobilisation massive pour que la CSW demeure un espace de progrès.

New York, Paris, 12 mars 2025. Cette année, se tiendra la plus grande conférence mondiale pour les droits des femmes au siège des Nations unies, à l’aune d’une menace sans précédent contre l’égalité de genre. À la tête de cette offensive ? L’administration du Président américain Donald Trump.

Le 24 janvier 2025, les États-Unis ont renouvelé leur adhésion à la « Déclaration du Consensus de Genève  ». Rédigée en 2020 lors du 1er mandat du Président Trump, elle a été signée par 35 États aux gouvernements ultra-conservateurs, comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Égypte, la Hongrie et l’Ouganda. Cette déclaration est un manifeste anti-avortement sans aucune portée normative, malgré l’effort de ses promoteurs pour lui donner l’apparence d’un document officiel des Nations unies. Les États-Unis avaient retiré leur soutien à cette déclaration politique en 2021 sous l’administration Biden. Le texte prétend qu’ « il n’y a pas de droit international à l’avortement, ni d’obligation des États de financer ou de faciliter l’avortement » et que « l’Organisation des Nations unies doit respecter les lois et politiques nationales en la matière, sans exercer de pression extérieure ».

« Nous le savons depuis longtemps, Donald Trump est un ennemi des femmes. Son administration et sa cour de masculinistes douteux représentent une immense source d’espoirs pour les mouvements de haine, que nous appelons les mouvements anti-droits et anti-genre », déclare Alice Bordaçarre, responsable du bureau droits des femmes et égalité de genre à la FIDH. « La Déclaration du consensus de Genève est la continuité à l’international de sa politique contre les femmes aux États-Unis, avec les mêmes tactiques. Mensonge, confusion, escamotage idéologique… Nous devons répondre avec nos armes : le droit, l’universalité des droits humains, la force des mouvements féministes et la solidarité. »

La FIDH appelle à ce que cette CSW soit le moment d’une mobilisation massive des sociétés civiles féministes du monde entier pour contrer le recul des droits des femmes et aboutir à de nouveaux engagements à l’échelle internationale. Des marqueurs de progrès tels que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés en 1995 par 189 États, sont désormais ouvertement remis en question. Face à ce contexte, les conquêtes en termes de droits des femmes doivent être surpassées et pas seulement défendues.

Dans le cadre de sa présence à la 69e session de la CSW, la FIDH organise deux rencontres afin de sensibiliser sur des thématiques spécifiques :
 le 12 mars de 16h à 17h30 (UTC−4), au Westin New York Grand Central Hotel, un événement sur le recul des droits des femmes dans la région du Maghreb, dont l’objectif est de mettre en exergue les alliances entre régimes autoritaires et groupes conservateurs dans la région afin de mener des attaques systémiques contre les droits des femmes et maintenir les inégalités ;
 le 13 mars de 8h30 à 10h (UTC−4), au Salvation Army, un événement soutenu par le programme Feminist Opportunities Now (FON), concernant l’explosion des disparitions de femmes et de filles au Mexique, avec l’Idheas et l’Emaf, afin de mettre en lumière les défaillances institutionnelles et judiciaires dans ce domaine et de proposer des recommandations concrètes pour améliorer les recherches et l’accès à la justice.

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Recapiti
Maxime Duriez