Cette journée d’étude est orga­nisée dans le cadre du projet de recherche colla­bo­ratif CoFront /​Institut Conver­gences Migra­tions (Co-construc­tion des savoirs aux fron­tières) porté par Alexandra Galit­zine-Loumpet.

L’organisation de cette journée part d’un constat qui circule à bas bruit dans les asso­cia­tions de défense des droits des étranger·es : la diffi­culté à nommer et à prévenir les violences qui s’exercent dans la rela­tion d’aide entre exilé·es et béné­voles. Ces violences peuvent s’exercer d’un groupe sur l’autre et au sein mêmes de ces groupes et prennent des formes multiples : physiques, verbales, psycho­lo­giques, symbo­liques. Elles s’inscrivent et rejouent des rapports sociaux inéga­li­taires de race, de genre, de classe qui peuvent se renforcer ou s’entrecroiser.

Les situa­tions où des formes de violence s’exercent dans la rela­tion d’aide sont déli­cates à formuler collec­ti­ve­ment pour deux raisons majeures que cette journée cherche à prendre à bras le corps : d’une part, et dans un contexte de norma­li­sa­tion de la xéno­phobie et de construc­tion média­tique de la figure de l’étranger délin­quant et agres­seur, la peur de parti­ciper à la stig­ma­ti­sa­tion des étranger·es en général en dénon­çant des violences qu’iels pour­raient commettre. D’autre part, la dimen­sion morale et huma­ni­taire de l’implication asso­cia­tive, définie comme par la justesse de sa cause, vient empê­cher un travail réflexif sur les condi­tions de l’engagement et les rapports de domi­na­tion qui peuvent s’y repro­duire. Enfin, aborder la violence dans les rela­tions aux fron­tières ne doit pas exclure la place du ou de la cher­cheuse qui, parfois plus en retrait, peut repro­duire des formes de violence dans les façons de les aborder, de les quali­fier ou de les resti­tuer. Nous souhai­tons ainsi ouvrir un espace de réflexion collec­tive autour de ces diffé­rents types de violence.

Cette rencontre, initiée par le programme Co-front /​IC Migra­tions (Co-construc­tion des savoirs aux fron­tières), s’organise en deux temps : ouverte à toustes, la matinée prend la forme plus clas­sique d’une journée d’étude qui met en dialogue des membres d’association et des chercheur·ses autour des condi­tions pour iden­ti­fier les violences et y répondre. Elle permettra d’esquisser un inven­taire des initia­tives et outils de sensi­bi­li­sa­tion aux violences. L’après-midi se constitue en groupe d’échange de pratiques guidé en mixité choisie. Ce second groupe est pensé en itiné­rance ; d’abord à Paris, puis à Briançon et à Calais.

Coor­di­na­tion scien­ti­fique : Léo Manac’h (CEPED, U. Paris Cité, IC Migra­tions, Co-front) 

9 avril 2025
9h-17h30
Fonda­tion Lucien Paye
Cité Inter­na­tio­nale Univer­si­taire de Paris
45 b Boule­vard Jourdan, 75014 Paris

Journée ouverte à tous et toutes.

Retrouvez le programme ci-dessous ou en cliquant sur ce lien :

JE 9 avril CoFront